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Chaussures, un sacré casse tete...
On-Off

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 gniaqueur

  Posté : 04-10-2009 15:56

... en tout cas pour moi, il semblerait qu'une paire de chaussures dans laquelle je me sens bien me fasse du mal... car trop rigide (ça contrarie à priori le libre fonctionnement de la charnière astragale-calcaneum).
Avec mes trail dont la semelle est carrément vrillée ( ) car souple (?) , peu de douleur au pied (sauf torsion excessive) et pratiquement pas de douleur à l'ensemble cuisse-fesse après sortie
Ma prépa va d'ailleurs commencer avec et on avisera ... l'ostéo m'a déjà bien "bricolé" le pied, reste à voir si ça va tenir et si ça confirme que je dois jeter les course .

On m'a filé un lien sympa qui pose la question justement sur la pertinence d'un super amorti (merci à Mustang!) :

Importance de bien choisir sa chaussure

par le Docteur Gérald Grémion

Introduction
L’augmentation du temps de loisir et la trop grande sédentarité de la vie moderne ont contribué à la prise de conscience du besoin de mouvement. Avoir une activité physique régulière est aussi synonyme de bénéfice pour la santé mentale, physique, sociale et économique. Ces bénéfices sont bien documentés par de nombreuses recherches épidémiologiques. Pourtant il existe un revers de la médaille : ce sont les nombreux accidents liés à la pratique sportive qui entraînent un important coût médical. Dans certains cas, les conséquences peuvent entraîner un dommage permanent et réduire la qualité de vie. Parmi ces altérations on peut citer l’arthrose qui est souvent conséquence d’une activité physique intempestive. Parmi les différentes causes mentionnées à l’origine des arthropathies dégénératives, il convient de citer l’augmentation trop rapide du kilométrage, l’excès d’entraînement intensif, le manque de souplesse articulaire voire un chaussage inadéquat. C’est pourquoi les différentes manufacturiers de chaussures se sont intéressés au problème biomécanique et à la cinétique normale du pied pendant la course afin de pouvoir développer des types de chaussures susceptibles d’apporter un confort maximal et de la meilleure protection possible contre les blessures de surcharge.


Depuis une vingtaine d’année, acheter une chaussure de course à pied, c’est avant tout investir dans de l’air, du gel, du vide, de l’ultra léger, des micro bulles, des alvéoles, bref tous les artifices possibles et imaginables pour amortir le contact du pied sur le sol et donner l’impression de courir sur un nuage. La technologie déploie ainsi des trésors d’imagination pour épargner au coureur des chocs trop durs sur le bitume .


Aujourd’hui cela a l’air évident, pourtant ce n’est qu’au début des années 1980 que l’on a réellement pris conscience de ce risque, non seulement sur le développement des problèmes ostéo-articulaires mais également dans la genèse d’autres pathologies. En effet, à chaque foulée, le pied réceptionne une charge correspondant à 5 fois le poids du corps lors d’un footing à 10 km/heure. A la longue on finit par atteindre les capacités de résistance, surtout lorsque le jogging se fait sur une piste artificielle qui est construite de manière à restituer l’intégralité de l’énergie ce qui signifie une augmentation importante des sollicitations sur le pied par rapport à une course sur le gazon.

Pour pallier à cette hécatombe, beaucoup de chercheurs se sont penchés sur la chaussure idéale afin de déterminer dans quelle mesure celle-ci pouvait atténuer les chocs. C’est un défi à constituer bien entendu d’estimer les forces de l’impact qui peuvent sans

danger s’exercer sur le pied et à trouver des matériaux suffisamment absorbants et légers à incorporer dans des semelles pour atteindre des conditions optimales de confort et de sécurité . Cependant, il existe de nombreuses inconnues, notamment sur le comportement du pied dans la chaussure et la répartition des chocs à l’intérieur même de l’articulation. Pourtant tous se sont mis d’accord sur un point : Les chaussures doivent impérativement absorber les chocs pour réduire les risques de blessures. De ce fait toutes les nouvelles chaussures ont des propriétés phénoménales d’amortissement et cela a été révélé à grands bruits par la publicité


Pas de réduction du nombre de blessures malgré la nouvelle technologie

Tout allait semble-t-il pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où les statistiques ont démontré que malgré des progrès technologiques incontestables, le nombre de blessures non seulement n’a pas diminué mais a même augmenté. Le nombre de fractures de fatigue, périostites, tendinites est resté stable. De plus sont apparues des blessures nouvelles intéressant essentiellement la hanche.

Des scientifiques ont donc repris le problème à zéro et ont essayé de décortiquer les résultats des différents laboratoires. Premier point de discorde, la méthodologie employée pour étudier le coefficient d’absorption des matériaux. On a utilisé toute une série de dispositifs où l’on laisse rebondir un poids lâché d’une certaine hauteur. Ce poids, qui permet effectivement d’étudier la qualité d’absorption des chocs des différents matériaux utilisés ne remplace pas un pied équipé de muscles, de tendons et de mécano-récepteurs. En effet, les derniers travaux effectués récemment en Allemagne ont permis de démontrer que plus une chaussure était équipée d’éléments amortissants, moins il y avait de réponse des mécano-récepteurs à l’impact du choc, une sorte de paralysie musculaire s’installe . Le muscle ne répond plus à l’impact du choc, le pied s’endort, il s’ensuit une rotation interne du genou qui entraîne dans son sillage la hanche. Cette dernière se défend par une contracture de la musculature des rotateurs, cause d’une douleur chronique de la hanche lors de la pratique de la course à pied. Dans ce même laboratoire, on a comparé deux groupes de coureurs à pied. L’un courant avec des chaussures amortissantes, l’autre avec des chaussures simulant la course nu-pied. Après 12 semaines d’entraînement, la musculature du mollet dans le groupe sans amorti avait augmenté de près d’un tiers.

Cette étude porte crédit à l’étude épidémiologique réalisée lors du grand prix de Berne, datant de 1989. Il y a été analysé les habitudes d’une population de 5’000 coureurs. On a découvert avec étonnement qu’il y avait une relation inverse entre la fréquence des blessures et le prix payé pour des chaussures et cela malgré la pondération apportée en fonction du sexe et de la pratique. Les coureurs qui payaient la chaussure moins de 60 sfr se blessaient deux fois moins que ceux qui dépensaient plus de 250 sfr. Les chaussures les plus sophistiquées et les plus chères se sont retrouvées les plus dangereuses en terme de survenue de blessures .

Dans le même contexte, Steven Robins, chercheur et biomécanicien de Montréal, avait déjà démontré dans des études précédentes que l’incidence des entorses de chevilles était beaucoup moins grande lorsque l’on était pieds nus par rapport à un chaussage. Biomécaniquement parlant, ceci est expliqué par le fait que la marche à pieds nus stimule les mécano-récepteurs de la voûte plantaire qui ont un effet protecteur sur la proprioception des différentes articulations, en particulier celles du pied.

L’excès d’amorti est vraisemblablement source de blessures


En quoi les chaussures amortissantes peuvent-elles ĂŞtre source de blessures ?

Courir pieds nus est vraisemblablement la meilleure protection. En effet, les douleurs engendrées par les impacts entraînent une stimulation des mécano-récepteurs, une contraction musculaire synchrone de protection, ce qui améliore la capacité d’auto-protection par ses propres muscles et tendons. Le port des chaussures confortables diminue l’appréciation qu’a le coureur de la position de son pied dans l’espace, ce qui représente un sérieux risque accru de survenue d’entorse. En outre, cette contraction musculaire va permettre un effet de rebondissement, ce qui va améliorer en terme de biomécanique l’efficacité et le coût énergétique de la course. Le coureur qui porte des chaussures trop confortables perd cette contraction musculaire de protection, il adoptera un style de course lourde, significative d’un corps qui s’effondre sur lui-même.

Courir pieds nus est un excellent exercice pour améliorer la force, l’économie de course et les qualités proprioceptives. Les physiothérapeutes le connaissent depuis longtemps puisque les rééducations après entorses de chevilles se font essentiellement pieds nus, surtout quand il s’agit de travailler la proprioception. Dans le développement des chaussures, l’erreur des biomécaniciens aura été d’avoir sous-estimé l’importance du comportement humain et des activités musculo-tendino-ligamentaires car comme l’ont démontré les recherches à orientation plus médicale, l’homme adapte sa stratégie d’atterrissage en fonction de la dureté du sol.

Dr Gérald Gremion, Hôpital orthopédique de Lausanne


A quand les "Vibram fivefingers" sur les courses?

Sans rire , ça confirme que le choix des chaussures n'est pas anodin, et parfois plutôt casse tête

Votre avis-vécu?

Nat


Rien n'est plus semblable Ă  l'identique que ce qui est pareil Ă  la mĂŞme chose. (Pierre Dac)

Message édité par : On-Off / 04-10-2009 16:01




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