melanisse
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 meneur
|  Posté : 28-09-2010 09:33
Une petite erreur (1300 m D+ et non 133 :))
Il est important de revenir un peu en arrière.
Il y a un peu plus de quinze jours, j'étais à deux doigts de déclarer forfait, gros coup de mou dans mon plan de prépa, soucis persos, etc.. au final, je ne trouvais plus l'envie de courir.
Arnaud me conseille de me reposer et de relâcher la pression, ce n'est qu'un 100!! C'est pas faux...Ce n'est pas la mort...
Néanmoins,ce n'est que lundi dernier que j'arrive de nouveau à me projeter sur le 100, le visualiser, et à retrouver l'envie de le faire...
J'en deviens même impatiente, genre intenable :)
Veille du départ, avec Jérome ,nous récupérons les dossars et préparons les ravitos personnels, même si je sais que les ravitos seront conséquents, j'ai peur sur une aussi grande distance d'utiliser des ravitos que je n'ai pas testé...
Jour J 3h du matin, la nuit a été très courte, la peur de louper le réveil...
Le départ est dans moins de 2H, nous arrivons sur place, déposons les ravitos et attendons patiemment l'heure du départ.
On sent l'excitation,le stress des autres coureurs, une bonne ambiance est présnete, tant au niveau des coureurs que de l'organisation.
Petit briefing, on nous conseille d'être prudent car le parcours est très valloné ,81 bosses au total..
5h départ: la frontale est de rigueur, mais il aurait fallu aussi les gants, 3 degrés seulement, il faudra faire avec.
Les 30 premiers kms passeront à une vitesse folle, le kilométrage est indiqué tous les 5kms, et l'ambiance spéciale du nocturne fait défiler les kms à une vitesse folle.
Pour l'instant tout se gère bien,nous respectons l'allure que nous nous étions fixés, (10/10,5),chacun régulant l'autre quand il accélère trop.
Les côtes se gèrent aussi très bien, certaines en courant, d'autres en marchant mais sans jamais taper "dedans".
J'alterne eau et MX3 et me ravitaille en sucré et salé un ravito sur 2 (les ravitos étant positionnés tous les 5 à 7 kms).
Chaque entrée dans une commune rend spéciale cette course, des petits villages agréables pà regarder, à traverser.
Beaucoup de plaines, de paysages qui permettent de prendre beaucoup de plaisir.
Vers le 40 ieme km, une douleur inattendue,le tendon d'achille me titille, au fur à mesure de plus en plus.Je me dis que si la douleur augmente je prendrais l'avis d'un kiné au 60 ième km.
Nous passons le marathon en 4H41 (cela donne un peu une idée du côté vallonné ;)).
Arrivés au 50 ième, pour nous c'est une première étape de franchie, bonne gestion, la moitié de fait et excepté la douleur au tendon, tout va bien le mental aussi.
Au fil des kms, les douleurs apparaissent,genous, cuisses, dos...
Mais le mental est là , nous découpons notre parcours par 5 kms, mentalement c'est plus facile pour avancer.
Et nous visons le 60ieme, endroit où nous avions envisagé une pause plus longue pour recharger les batteries...
Et c'est la première barrière horaire à ne pas dépasser...
C'est aussi là que nous changeons de tee shirt et mettrons les maillots du SNLS44 (c'est bon ça ;)).
La première féminine que nous avions doublé ,il y a peu, vient de repasser devant, elle ne s'arrête pas ou peu sur le ravito,elle joue le podium ça se sent
Au final, au lieu des 30 min d'arrêt nous repartons au bout de 15 min,en ayant en tête que le démarrage va être dur...
Et bizarrement, au 65 ième gros coup de mou, l'impression que chaque km en fait en réalité 5, mais le mental est là meme si nous commençons à attaquer doucement le "dur"...
On décide avec Jérome à partir du 70 ième km d'appliquer la méthode Cyrano, c'est parti pour 1' de marche et 15' de course, à rectifier en fonctions des côtes, si elle peuvent être ou non courues...
Mais, les 15' paraissent infernales, longues, dures...
Du coup je me motive comme je peux, je pense à toute cette prépa,à mes enfants ,mes filles notamment qui m'ont tellement encouragées avant mon départ, je garde en tête cette portion de phrase "...résonne pour l'éternité..."
On échange avec Jérome, on essaie de se centrer sur le paysage...
On est dans le dur de dur...
Au 80 ième, on revoit notre gestion de course, on fera du "Cyranon condensé" 
Une minute de marche pour 5 min de course et bizarrement cela marche vraiment bien, pendant la portion des 5 min nous retrouvons notre allure de départ,j'en oublie même un instant (très court lol) mes douleurs).
Par ailleurs ,à partir du 80 ième,nous sommes rejoint par le dernier relais (il y a en meme temps que le 100 kms, un 100 KMS en relais de 6),les coureurs nous encouragent et nous également, je suis stupéfaite de leur vitesse de course...
Euh j'ai juste oublié qu'ils n'avaient pas 80 kms dans les jambes :)...
Quand arrive le 90 ième ,je vois la ligne, floue certes mais présente dans mon esprit, ça va le faire, difficilement mais ça le fera.
Je pense que c'est à ce moment du parcours que nous doublons de nouveau la première féminine, elle n'arrive plus à avancer et marche...
Je croiserai également Hélène rencontré sur un autre Trail qui nous encourage et nous félicite (merci Hélène)
Au 95 ième, l'émotion commence à me gagner ,bien trop tôt... Ne pas se laisser submerger au risque d'avoir les jambes coupées...
Les 5 derniers kms sont "magiques" chacun d'entre eux sont marqués au sol et l'avancée se fait du coup plus facilement.
De plus en plus de gens sont sur le parcours à encourager...
Au 98ieme km, je dis à Jérome que 2kms c'est long lorsque l'on en a 98 dans les jambes et qu'il ne faut pas se griller, on doit continuer à s'imposer le 1'/5' même si l'on doit marcher devant la foule...
30 sec plus tard il me répondra "ton objectif la 442 tu peux l'avoir,moins de 12H!!!" et là l'émotion nous gagne tous les deux.
C'est parti pour deux kms sans marcher, avec au fur et à mesure que la ligne d'arrivée approche un regain d'énergie,nous accélérons progressivement,comme quoi nous avons bien gérer notre course puisqu'il nous reste un peu de jus à la fin...:)
Nous franchissons la ligne ensemble en 11H45min50sec...
1ère féminine (pas d'exploit,nous n'étions que 3)
Nous sommes centbornards...
Je ne réalise pas sur le moment tout ce qui s'est passé, je suis fatiguée et j'ai le corps douloureux mais heureuse d'avoir finie.
Le soir même plutôt inquiète,car l'adducteur "coince" et je ne peux guère avancer...
Aujourd'hui, les cuisses sont douloureuses ,normal en soi, je suis plutôt inquiète pour le tendon d'Achille qui a pas mal souffert.
Mentalement je suis super heureuse, j'ai de très bon souvenirs de cette course, de grands moments d'émotions, une course bien gérée en totale synchronisation.
A savoir qu'après la course, nous avons été accosté par d'autres coureurs qui nous ont demandé le nom du club et qui ont souligné "la beauté " du maillot (le SNLS 44 peut être fier de sa couleur :))
Aujourd'hui, je songe à la récup, le corps a souffert et je lui dois au moins bien ça...
Mais j'ai toujours envie de galoper...Loin et longtemps...
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