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20,3 km Marseille-Cassis - Edition du 31/10/2010 (version soleia)
soleia

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 Ă©claireur

  Posté : 01-11-2010 11:21

Marseille-Cassis fait partie de ces classiques sur route qu’il faut avoir courues au moins une fois dans sa vie de coureur. 2010 en est la 32e édition.

La course est tellement réputée que les 15 000 dossards s’arrachent en 24 heures.
Ce sera ma 3e participation, après 2005 et 2009.

Après une nuit passée chez nos parents, nous prenons la route, aeolis et moi-même à 6 h 15 pour rallier Cassis, l’arrivée, où nous comptons laisser une voiture. Bonne surprise, l’accès à Cassis, habituellement fermé, est encore ouvert à 6 h 55, ce qui nous permet de descendre garer la voiture tout près du départ des navettes. Nous n’aurons qu’à marcher un bon kilomètre avant de prendre la navette qui doit nous amener à Marseille, en 30 mn environ.

La météo est exécrable. Il y a une alerte orange sur le département et un match de foot a même été annulé la veille. On se demande si la course ne risque pas, elle aussi, d’être annulée.

Une fois sur place, nous retrouvons rapidement M., ma copine de club, et son mari qui nous ont pris les dossards. Juste le temps d’accrocher ceux-ci et nous déposons un sac à dos à la consigne, avec des vêtements de rechange qui seront les bienvenus à l’arrivée à Cassis. C’est un peu la panique, car il y a de nombreux camions vestiaires, selon les numéros de dossards… par miracle, je croise Molihua mais je ne la retrouverai pas ensuite.

A l’attente aux toilettes, je retrouve kizzios, très logique comme point de rendez-vous quand on est des filles !!! Là encore, heureusement que nous avons eu quelques minutes pour discuter car ensuite, nous ne nous sommes pas retrouvées.

Puis nous nous glissons dans le peloton, loin, loin, très loin de la ligne de départ… Plus les minutes passent, plus la pluie s’intensifie… Tout autour de nous, ce ne sont que sacs poubelles, déclinés dans des tons de noir, vert, bleu…

Enfin le départ est donné, 6 minutes environ pour franchir la ligne, en évitant soigneusement tous les sacs arrachés au dernier moment et jetés sur le sol, au milieu des bouteilles dont le contenu jaunâtre ne laisse aucun doute…

Je franchis la ligne et j’enclenche mon chrono… qui ne démarre pas. Flûte, flûte, flûte… j’ai oublié de vider la mémoire. Eh ben comme l’an dernier, je vais faire la course sans repère chrono aucun. Je n’ai pas d’objectif particulier car je fais cette course en guise de dernière sortie longue avant le marathon Nice-Cannes le 14 novembre. Mon objectif est donc surtout de ne pas y laisser trop de plumes.

Dans les premiers kilomètres, je cours avec aeolis, M. et son mari, mais très vite le peloton, très très dense, fait qu’on se perd de vue. Il faut constamment changer de trajectoire pour pouvoir avancer à son rythme et, personnellement, je ne pourrai pas trouver mon rythme avant 10 kilomètres, ce qui correspond au passage au col de la Gineste.

Plus on monte, plus la pluie s’intensifie, plus le ciel est noir, plus le vent souffle… les vêtements collent depuis bien longtemps, les chaussures ont bien pris l’eau, je ne regrette pas ma casquette qui fait écran !!!

Après 2 km de plat et 8 km de montée sans discontinuer, nous voici sur le plateau de Carpiagne, ce n’est plus de la pluie mais plutôt la tempête, avec des gouttes qui ressemblent presque à de la grêle, tellement elles sont grosses. Je jette un œil au chrono affiché, il me semble que mon chrono est un peu meilleur que l’an dernier… Mais pas le temps de réfléchir, il reste encore autant de kilomètres à parcourir, en descente cette fois, je lâche tout, ce qui me permet de rattraper et dépasser les ballons de 2 h 15. Bon, eux, je ne les reverrai plus, une bonne chose de faite.

Les kilomètres défilent vite de 20 à 1… je me répète dans la tête : « allez, plus que 5, plus que 4… avant de retrouver des vêtements secs ! »

A l’arrivée sur Cassis, la foule est venue nous encourager comme d’habitude, moi qui pensais que les intempéries en décourageraient plus d’un ! Ils sont là, bien protégés de la pluie, mais leurs encouragements sont toujours aussi nourris

Il ne reste qu’une petite difficulté, c’est la montée de la côte des pompiers, à 1,5 km de l’arrivée. Les cuisses se font un peu dures, montée à petit pas, allez dernier gros effort avant d’en finir dans le dernier kilomètre qui descend en pente très raide. Pas le temps de m’arrêter au stand de Powerade, en haut de la côte, d’ailleurs je ne me suis arrêtée à aucun ravitaillement car j’avais ma bouteille avec moi, ce qui m’a permis de maintenir un rythme toujours régulier. Et puis, contrairement aux autres fois, nous n’avons vraiment pas souffert de la chaleur, la soif s’est donc moins fait ressentir.

Bref, j’arrive enfin sur le port, en tentative avortée de sprint, les cuisses font trop mal et de toute façon, il y a trop de coureurs pour sprinter. Un dernier virage sous les encouragements et c’est fini. Machinalement j’ai un geste pour arrêter mon chrono, pffff… je cherche l’habituel chrono installé à l’arrivée mais ne le voit pas… j’entends quelqu’un demander l’heure, il est 11 h 40. J’ai du mettre 2 h 10 mn maximum. N’empêche, je voudrais bien connaître mon chrono exact. Les sensations sont bonnes mais… ?

Maintenant, reste plus qu’à retrouver mon frère, nous nous sommes donnés rendez-vous au ravitaillement. Mais point d’aeolis au ravitaillement, j’attrape une petite bouteille d’eau et du pain d’épices, pas faim du tout, juste envie de récupérer mon sac à la consigne et me changer.

Et là, nouvelle déconvenue : ça bouchonne pour rejoindre l’aire de récupération des sacs et je ne tarde pas à comprendre : c’est la foire d’empoigne pour récupérer les sacs qui ont été déposés, comme d’habitude, en fonction des numéros, sauf que… l’aire de stockage est recouverte de 10 cm d’eau . Les sacs flottent et… je retrouve le mien gorgé d’eau. Génial : aucun rechange inutilisable et… mon camescope noyé ! J’attrape au vol une rose rouge qu’aucun bénévole ne distribue, ils sont trop occupés à gérer les sacs et la colère (bien compréhensible) des coureurs.

Retour à l’aire de ravitaillement, point d’aeolis, inutile de le préciser mais il pleut toujours des trombes d’eau, je commence à être frigorifiée depuis que j’ai cessé de courir… Appel d’aeolis au micro… point d’aeolis dans les parages… je me résigne à remonter en direction de la voiture, 2 bons kilomètres, peut-être plus… Et finalement je retrouve aeolis arrivé juste avant moi. Chauffage poussé à fond dans la voiture, nous n’avons plus qu’une hâte, c’est rentrer chez mes parents pour une bonne douche chaude. Ma maman a eu une bonne idée : faire des crêpes. Je lui offrirai ma rose !!!

Ce n’est que ce matin que j’ai eu mon chrono réel : 2 h 02 mn 38 sec. C’est 6 minutes de mieux que l’année dernière. Il faut dire que le temps nous a poussés à ne pas traîner en route !!!

Cadeau : de très belles courbatures dans les fessiers et les ischios, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu de telles séquelles d’une course. J’espère n’avoir pas trop hypothéqué mon marathon dans 2 semaines

Bravo à tous pour avoir défié les éléments, on a quand même tous un petit grain de folie pour avoir couru dans de telles conditions. Une bise à molihua et kizzios, à bientôt sur d’autres courses où nous pourrons mieux nous retrouver à l’arrivée !!!













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Un héros, c'est celui qui fait ce qu'il peut. Les autres ne le font pas.
(Romain Rolland)


Message édité par : soleia / 03-11-2010 15:57




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