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42,195 km Marathon des Villages à Lège-Cap Ferret (33) - Edition du 09/10/2011
riri17

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 Beer

  Posté : 15-10-2011 18:50

Alors voilà, ce marathon de Lège, je l'ai attendu avec impatience. Je n'ai suivi que 6 semaines de préparation spécifique étant donné qu'il s'agissait de mon 2ème marathon dans l'année et que je souffre d'une tendinite d'Achille depuis fin juillet, due à la perte de stabilité de ma cheville. Le mois d'août a donc été très calme niveau course à pied, mais dès septembre, je reprends l'entraînement avec dynamisme et enchaîne 2 podiums avec facilité.
Mais la semaine avant le marathon, je me fais mal à la cheville et le rectorat m'appelle pour me dire que je serai inspectée le mardi. A cela s'ajoute une dispute avec un voisin le samedi et me voilà dans un état de contrariété manifeste le dimanche matin.
Arrivée à Lège, je retrouve un Laurent tout barbouillé, mal dans son corps. A nous deux, on forme un drôle de duo. Enfin, on y va, puisqu'on est là!
Le départ est donné et on fait un petit tour dans une cité où se trouvent de très belles demeures! On repasse au point de départ, puis on enchaîne sur des chemins de pistes cyclables. On est dans notre rythme de 10-10,5km/h. On papote. Le parcours est tout en faux-plats, mais tout baigne. 1er ravitaillement, Laurent avale quelques raisins, on repart.
Tout va bien. Arrive un passage dans le sable; ouch! Ma cheville n'est pas contente du tout...On arrive quand même à être réguliers. 2ème ravitaillement, Laurent prend un quartier d'orange. Je lui dis que ce n'est peut-être pas bon quand on est barbouillé, et paf, 6km + loin, il a un point de côté et il me dit de continuer sans lui...
Flûte alors! J'hésite à faire demi-tour et d'aller le rechercher mais je pense qu'il ne va pas être content si je le "colle" alors qu'il est malade. Dans ces cas-là, on préfère être seul. Enfin, moi, je suis comme ça...
Je continue en ralentissant un peu, espérant l'entendre débouler derrière moi, mais non. Les km défilent. D'autres passages dans le sable chassent mes idées noires, je me concentre sur ma façon de poser le pied, mais la douleur est là, elle tourne, devant, derrière, dessus, dessous. Je m'étire de temps en temps car les cuisses tiraillent un peu et repartir devient un calvaire; j'ai du mal à reposer mon pied et je boite sur quelques mètres avant de pouvoir courir à nouveau. Je n'avance pas. 9km/h en moyenne. Pfff!
J'arrive à la pointe de la presqu'île où nous devons faire demi-tour: la vue sur l'océan est magnifique! J'espère croiser Laurent puisque nous croisons les coureurs qui atteignent la pointe à leur tour, mais, hélas, ce ne sera pas le cas.
Nous nous envoyons des sms pour échanger nos positions respectives sur le parcours, et quand j'arrive vers la fin, au 38ème, il m'apprend qu'il a abandonné car il a été malade plusieurs fois, le pauvre. Je déprime un petit coup car je sais qu'il va mal vivre cet abandon, et que l'on avait tant espéré le courir ensemble du début à la fin...
Perdue dans mes pensées, j'arrive en bas d'un escalier d'une vingtaine de marches en bois! Je l'avais oublié ce passage!!! Je grimpe doucement: c'est horrible! Les cuisses rechignent et ma cheville menace de casser à tout moment. Je prends des photos pour me changer les idées. Arrivée en haut, c'est un calvaire: je ne peux plus poser mon pied à terre... J'attends 2mn, puis repars doucement, on passe à nouveau dans du sable, j'angoisse, mon tendon va t-il tenir le choc? Je vais courir les 3 derniers km dans l'angoisse d'un craquement, ou d'un lâchage au niveau du pied.
Enfin, j'entends le speaker, puis j'aperçois Laurent qui m'encourage, j'ai plein d'émotions qui remontent à sentir cette douleur et à voir la petite mine de mon copain de course, et j'entends alors qu'une femme de 63 ans est acclamée alors qu'elle passe la ligne d'arrivée. J'ai d'un coup un mélange de honte et de colère qui me remontent à la gorge. Quelle claque!!!
4h52'15'', un chrono nase de chez nase.
Je me sens minable. OK, je l'ai fini ce marathon, mais enfin, dans quelles conditions...

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Une journée sans foulées est une journée gâchée

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