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24 h de Ploeren - Edition du 03/12/2011 (version melanisse)
melanisse

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 meneur

  Posté : 05-12-2011 10:03

(Ne jamais sous estimer un 24h, ne jamais penser que c'est à la portée de tout le monde sous prétexte que l'on peut gérer comme on veut,un 24h est une véritable épreuve!!!)


Il était temps...
La prépa fut longue et lourde, je me rends compte que concilier des projets d'ultra avec la vie de famille et le boulot devient très difficile et demande tant de sacrifices...

A la fin de cette prépa, j'ai enfin intégrer que mes douleurs à droite à gauche sont souvent causées par le stress du jour J... sauf pour le mal de gorge et début de bronchite que le petiot m'aura gentiment refilé;)

Vendredi soir ,Jérome et moi arrivons à l'Hôtel où nous faisons connaissance avec Marc et Francine, des coureurs de PCAP.
Jacky m'a transmis par téléphone le maximum d'infos pour le ravitaillement (notre plus grand stress:sera t-il facile d'accès, sera t-il suffisant, où pourrons nous poser notre ravito perso?)
Le RV est donné pour 8h30 le lendemain:nous déposons notre ravito, je ne souhaite pas le mettre en première ligne, on aime être un peu retranché, rester dans notre bulle...


On se prépare tranquillement, d'autres Pcapiens se joignent à nous:Isabelle, Pascal , Laurent...

Avec Jérome, nous ne manquerons de rien, nous avons variés au max, pour éviter l'écoeurement, et l'organisation va proposer une variété de produits immenses : pâtes, purée, soupe, jambons fromage, en gros, demandez vous êtes servis:)

L'heure du départ approche, nous sommes 61 sur la ligne, petite photo et c'est parti.
Nous avons choisi de courir léger sachant qu'il ne fait pas froid, mais la pluie est tout de même au rv, parfois légère, parfois plus soutenue.

Nous devions partir à 8,5/9, mais nous sommes partis près de 10, alors nous essayons de nous réguler, pas simple...
Notre stratégie est de courir 3 tours puis de s'arrêter boire, une fois de l'eau ,une fois de la boisson énergetique, puis de s'arrêter toutes les heures pour manger un petit quelque chose que nous prendrons en marchant.
Cette gestion marchera bien durant 4h, même si pour moi au bout de 2h de course,je ne pourrais plus avaler de sucré (l'avantage c'est que le salé m'évitera les crampes)

Au bout de 4h de course ,on décide avec Jérome de changer la technique de course, on part sur une boucle marchée (la boucle fait 964m) et 2 boucles courues ,cette technique va tenir presqu'une heure 30, mais Jérome perd un peu de distance et finit par me dire d'y aller car à me retourner je perds de l'énergie.
Changer le rythme m'a permis de récuperer, et je ne trouve plus nécessaire de marcher pour l'instant, car le problème que j'ai toujours est que je souffre plus en marchant qu'en courant, d'autant plus que les adducteurs (chose à laquelle je ne m'attendais pas) me font souffrir depuis un bon petit moment.

Vers 5h30 de course, Antho de notre Club (SNLS44) arrive pour nous encourager et prendre quelques photos ,cela fait du bien au moral surtout que le soleil s'est couché, et que l'on sent que le plus dur reste à venir. Merci Antho;)
On décide de se changer, nous sommes trempés , et la température a un peu baissé.

A 6h de course, le speaker me fait savoir que je mène toujours chez les féminines, mais je sais que la seconde est très réguliere et a une superbe gestion de course.(Une habituée des Ultras)
Et mon seul objectif est d'atteindre les 150 kms, rien que ça serait déjà une superbe course.

La nuit se faisant plus profonde , nous reprenons le rythme de marche ensemble, et un bilan se fait, les douleurs aidant, on remet tout à plat, que de sacrifices, que de temps passés à s'entrainer, à passer à côté de notre vie familiale …
On en arrive à un accord commun:réduire les distances, faire de notre mieux mais sur du plus court.
Nos objectifs changent 2012 sera l'année des distances maximum de 30 kms...
Ca me remotive:)

Vers 10h de course Jerome souhaite aller s'allonger un peu, je continue à gérer comme je peux.
Si une chose est bien réelle sur un 24h, c'est la convivialité, je retrouve sur la course des coureurs qui étaient sur le Trail de Saint Just, on échange ressentis et conseils, chaque mot est une motivation.
Les jambes tirent mais la forme génerale est là.
Je savais par avance que la nuit ne serait pas un vrai souci pour moi, pour une fois, c'était un avantage d'avoir besoin de si peu de sommeil:)
Pour Jérome ,c'était l'inverse.
Au bout d'une demi heure ,il se relèvera mais le démarrage est difficile, il m'accompagne sur les tours marchés, et gère comme il le sent le reste.
Puis il repartira ensuite se coucher.
Entre temps, les coureurs du 12h ont pris le départ, cela donne un peu plus de rythme sur la boucle, car chacun souffre sur le parcours, certains ont choisi de dormir, ou de se poser.
Je fait quelques kms avec un coureur on échange nos ressenti,il me donne quelques conseils de coureur bien rôdé, ça permet d'avancer.
On admire la foulée de Christian Efflam qui sera le vainqueur de cette édition, toujours le sourire aux lèvres malgré l'effort, sourire contagieux:)
Pascal de PCAP m'encourage, me freine dans les moments de mieux, de même je l'encourage, son objectif est lourd(200kms)mais il l'atteindra. Bravo Pascal

Je passerai le 100ème kms à près de 13h de course.
13h!!!!!!!!!!!!Il m'a fallu 11h45 sur Semnon qui présente un dénivelé de 1400m pour faire 100 bornes et là je met près de 13h !!!
Comme quoi un 24h est une course à part...
Inimaginable tant que l'on a pas tenté.
D'ailleurs ,je retrouve la 3ème féminine de ce même 100 kms sur ce 24h, et notre ressenti est le même, ce n'est aucunement comparable.

C'est aussi à ce moment là que mon genou gauche flanche,je dois me résoudre à marcher, mais le calcul est vite fait, je peux atteindre sans difficultés les 150 kms,rien qu'en marchant, le moral est là, tout baigne:)
L'organisation, l'animation, tout est restée aussi dynamique qu'au départ de cette course, les 24h tous le font avec nous, on avance tranquillement dans la nuit même si il y a de moins en moins de coureurs sur la boucle.

Je retrouve Jacky qui va courir 2h de temps sur le parcours, il speede, il est aussi fou que nous lol

Le temps d'une pause ,je regarde les messages laissés par les amis, mon Club, merci à tous ça m'aidera à avancer seule dans al nuit.

Un problème de taille se présente à moi, à partir d ela 14ème heure, je ne peux plus m'alimenter, tout juste boire de temps en temps, j'ai mal à l'estomac, je capitule un instant et décide de m'allonger 30 min chose qu'à la base je ne souhaitais pas faire, Jacky, me promet de me faire signe une demi heure plus tard pour repartir.

L'estomac se sera calmé un peu mais c'est encore difficile et rien ne passe, je motive Jérome pour repartir avec moi en lui faisant savoir que je ne ferai que marcher.
Il est ok ,le depart est dur.
J'ai perdu ma place de première feminine je le savais quoi qu'il arrive.
Mais le plus dur c'est que je sais aussi que je n'arriverai pas à atteindre les 150 kms.
Je me motive autrement, on va essayer de faire atteindre à Jérome les 100 kms.
On avance tranquillement.
Le speaker annonce que la 3ème féminine , en l'occurence Francine est à seulement 2 kms de moi, bien que fatiguée elle se raccrochera à l'idée de prendre une place.
Je la vois puiser au fond d'elle même, courir .
Si elle savait;)Elle ne se serait pas donner tant de mal.Je ne peux pas courir avec l'estomac et les jambes sont trop douloureuses pour marcher plus vite, elle l'aura sa deuxième place;)

On reste toujours sur la base de 3 boucles faites, petite pause, mais à chaque fois on a du ma là repartir, sur la boucle, je titube par moments, cela devient dur, Jérome dit que je ne suis plus lucide, je n'en ai pas l'impression pourtant...
Il faut lutter contre le sommeil, ce serait plus simple d'aller se coucher et de laisser passer le temps;)

A 18h de course,les coureurs du 6h font leur départ, un peu d 'action;) qui fera pas de mal.
Par ailleurs, les coureurs du 24h reviennent sur la piste, il y a de nouveau de la vie;)

Une fois l'objectif de Jérome atteint(les 100 kms), c'est lui qui me motivera, le lever du jour aidant, il me dit que maintenant nous allons tout faire pour nous rapprocher des 150 kms et conserver ma 3ème place.
C'est parti pour de la marche,de la marche, de la marche (marcher autant sur de la course à pied, ça peut paraître bizarre ...)
Pas de pause, si ce n'est pour boire ou manger rapidement.
Jérome lui n'a aucun souci d'alimentation et de ce côté tout va bien.(Je crois qu'il a gouté à tout et s'est régalé;))
Moi j'en suis toujours au même point, avec en plus des crampes à l'estomac car j'ai faim mais rien ne passe:(
Vers 22h de course, Arnaud appelle ,je lui fais un bilan de la course,nous savons avec Jérome que nous irons au bout quoi qu'il en soit...

La marche pourrait paraître simple mais c'est un leurre, la souffrance est là , les jambes sont douloureuses et personnellement cela devient atroce, mon tendon d'Achille tire, le genou me donne la sensation d 'être enflé et surtout le tendon est très douloureux.
Sur la dernière boucle, je l'avoue j'étais presque au bord des larmes de douleur, mais bon je savais pourquoi:)

Appel du speaker : nous devons tous nous réunir pour finir les derniers 300 m ensemble, un grand moment d'émotion.
Ca y est ,Jérome et moi sommes circadiens !!!

J'atteindrais les 149kms420 (merci Jeje;)) me classant 27è/61 et 3ème féminine/12

Après la remise des Trophées , nous nous retrouvons pour le repas d'après course, mais on ne s'attarde pas trop, la fatigue est belle et bien présente, et la route est encore longue:)

Bilan d'après course :

Un 24h est une véritable épreuve humaine:partage ,convivialité c'est un autre monde.
On se connait sans se connaître, on partage nos douleurs et nos petites joies le temps de quelques boucles.
C'est une épreuve à faire.
Maintenant, le refaire, ce n'est pas d'actualité.
J'ai revu ma vie de coureuse ,de mère de famille, de femme etc
Je veux continuer à courir sans faire autant de sacrifices, alors oui au plaisir de courir mais pas au détriment d'autre chose.

Par ailleurs, je pense que l'on a été prétentieux ,en s'attaquant si tôt à ce genre d'épreuves, tout le monde pense, et je l'ai pensé aussi, que cela pouvait être assez simple de gérer comme on l'entend son rythme, c'est faux, même si je n'avais fait que marcher cela aurait été aussi difficile, l'organisme ,le corps n'est pas habitué à tant d'effort continu.
Une chose est sure, c'est que sur une telle épreuve, le mental doit être redoutable pour affronter l'ensemble:effort, nuit ,douleurs, solitude...
Et bien sur, le choix de l'épreuve est important.
Je suis contente d'avoir choisi Ploeren pour une première, bravo pour le dynamisme mis sur l'épreuve, l'organisation les bénévoles ont peut être même plus de mérite que nous , être là 24h de temps !!!!Respect !!!


A J+1 :

La bronchite, du fait de la pluie est là de plus belle...
Quant aux jambes, pas tant de courbatures que ça, mais je pense à une tendinite au genou, très douloureuse et empêchant une bonne mobilité, et bien sur de nombreuses ampoules, des douleurs à différents endroits.
Pour l'instant ,l'alimentation n'est pas encore au top...

Mais au moins, maintenant c'est repos ,yesssssssssssssss !!!



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