Index du Forum » » CR de courses sur route

Auteur

Marathon de Berlin - Edition du 30/09/2012
marie58

Warning: Missing argument 4 for member_qualif(), called in /home/users4/s/solisa/www/prntopic.php on line 146 and defined in /home/users4/s/solisa/www/functions.php on line 390
4792     
 gniaqueur

  Posté : 04-10-2012 23:36

L’histoire a commencé fin décembre 2011. Je me disais qu’un de mes rêves en course à pied et plus précisément en marathon, c’était de courir le marathon de Berlin. Pourquoi Berlin ? Je ne saurais répondre à cette question… Les photos vues sur certains magazines de cap m’ont toujours donner envie… surtout les photos des coureurs passant sous la porte de Brandebourg… Après en avoir discuté avec mon mari, début janvier 2012, la décision est prise…. Je foulerais le sol berlinois en septembre 2012 !!! N’ayant plus la possibilité de m’inscrire individuellement, je décide de passer par un voyagiste et le 9 janvier 2012, mon inscription prend effet. Me voilà, dans ma tête, déjà en route pour Berlin. Je mentirais si je disais que je n’y ai pas pensé tous les jours… (mon plus jeune fils, d’ailleurs, disait, avec humour … : « Ouh là là, on ne vas pas tenir neuf mois !!!… » tant j’en parlais…. Mais j’y suis pour rien, je ressentais une telle joie d’y aller, et je mesurais tellement la chance que j’avais que je devais l’extérioriser et la faire partager… !!)
En attendant le jour J, j’ai fait une belle préparation marathon pour courir Annecy où j’ai amélioré mon chrono précédent de 7’ pour finir en 4h17’, puis quelques trails où je me suis bien amusée malgré des chronos très moyens. Puis, le 31 juillet 2012, enfin, ma prépa a commencé. Je dis enfin car, comme vous le savez je pense, j’adore les préparations, quand tout devient concret… Mon époux, pour mon anniversaire, m’avait offert un plan marathon personnalisé de Bruno Heubi. Et c’est donc avec beaucoup de rigueur que j’ai suivi ce plan à la lettre, point par point. Je l’ai trouvé plus durs que ceux que je suivais jusqu’à présent, alors j’espérais bien que le travail fourni porterait ses fruits…
Le 27 septembre 2012 me voilà dans le train direction Paris et le 28 septembre, dans l’avion direction Berlin. Nous sommes un groupe de plusieurs coureurs ayant choisi le même voyagiste. De belles rencontres avec des gens partageant la même passion ont rendu ce w-e, en marge du marathon, très agréable. Après la visite guidée de la ville le matin, en bus, me voilà au village marathon pour retirer mon dossard. Il y a un monde fou mais l’organisation est au top et finalement le précieux sésame se retrouve dans mes mains, fébriles. En plus du dossard, je retire également le tee-shirt finisher (puisqu’à Berlin, il nous est remis avant le marathon… et je dirais que c’est le seul point négatif). Mais comme je m’y attendais puisque Pgaz l’avait mentionné dans son cr de l’an dernier, je tiens la promesse que je me suis faite. Je le mets au fond de mon sac et je ne le découvrirais que lorsque j’aurais fini ce marathon (il faut le mériter….). Après avoir flâné dans les allées, acheté un cadeau à mon mari… me revoilà partie à la découverte de Berlin et plus précisément vers le site du départ et d’arrivée afin de me familiariser avec les lieux. Le soir, Pasta party et dodo. Le dimanche matin, je suis fin prête pour en découdre et donner le meilleur de moi. Direction le métro au milieu de milliers de passionnés et de déterminés. Après avoir déposé mon sac au vestiaire, je me dirige vers mon sas de départ. J’ai le sas G qui me semble un peu vaste puisqu’il réunit les temps allant de 3h50 à 4h15. Bien qu’ayant évalué un temps de 4h15, je choisis de me placer en début de sas. Au bout d’une ½ heure d’attente, lâcher de ballons et le coup de feu libérateur est donné. Enfin, pour les premiers puisque je vais mettre 13’ pour, à mon tour, passer la ligne de départ…. Les avenues sont immenses donc malgré le fait que le peloton est très fourni (et le restera d’ailleurs sur la quasi totalité du parcours) on peut dérouler déjà normalement et c’est bon d’y être, s’est bon de courir…. Il fait un temps magnifique, tout le monde est heureux d’être là, et cela se ressent… Les kilomètres défilent… je suis bien, je suis même sûrement un peu rapide…. Mais je suis vraiment bien… mes jambes avancent sans difficultés… c’est le pur bonheur…. Je passe le 5ème km en 28’42’’, premier ravito, il faut un peu de frayer un chemin vers les tables mais rien d’insurmontable… le 10ème km de passe en 57’17’’… je vais vite (en tout cas plus vite que prévu…) mais je suis vraiment sur un petit nuage, j’ai tellement attendu cela, pourquoi me freiner… pourquoi bouder son bonheur et son envie…. Je cours, toujours au milieu de tout le monde, jamais seule….A partir du 10ème km, les ravitos ont lieu tous les 2km5 mais je décide de continuer à me ravitailler seulement tous les 5 km. Le 15ème km se passe en 1h25’27’’. A chaque ravito, c’est le même rituel, j’avale la moitié d’un tube de gel, je prends un verre d’eau que je bois en marchant, et je repars…. Toujours à la même allure, toujours bien, de plus en plus heureuse… je savoure sans trop me poser de questions…depuis le début, je suis sur une base oscillant entre 5’11 et 5’50 lorsqu’il y a les ravitos … je sais que c’est trop vite, mais tout se passe tellement bien … je ne me retarde pas au ravito…. Il faut dire que les gens nombreux, enthousiastes, sur le bord du parcours me portent, les coureurs devant moi me tirent en avant et ceux de derrière me poussent…. Le tempo de ces centaines de pieds foulants le sol me rythment… ça donne la cadence… au 19ème km, une grande frayeur… le coureur de derrière m’a accroché le pied et me voilà à faire une belle embardée et seul le bras bienvenu du coureur de devant m’évitera de m’étaler de tout mon long….. je m’excuse en anglais et en français…. Merci Monsieur…. J’ai un moment de déconcentration… cela m’appelle à être prudente, tous ces coureurs c’est porteur mais aussi un peu dangereux donc méfiance…. Je passe le 20ème km en 1h53’43’’ et le semi en 1h58’. Là, je pense un peu vite et je me rappelle qu’à Annecy j’avais passé le semi en 2h05’…. J’avance, toujours aussi bien, je sais que cela ne durera peut-être pas mais pour l’instant, je me sens vraiment facile. Seulement, après la contrariété de ma presque chute, voilà une autre petite contrariété, mon garmin me lâche au 23ème km, satelitte perdu et jamais retrouvé…. Je perds mes repères, je ne sais plus à quelle allure je cours… je regarde régulièrement, espérant qu’il se reconnecte mais en vain…. Heureusement, j’avais pris la précaution de prendre sur moi les temps de passage pour un chrono en 4h15’ et un chrono en 4h06’. Je sais que je suis en avance sur le 4h15’ donc lorsque je passe le 25ème km en 2h22’30’’ (c’est à ce moment là, qu’à Annecy, le meneur d’allure des 4h15 m’avait doublée….). je sors mon petit mémo et je m’aperçois que j’ai 3’ d’avance. Au 27ème km, j’ai un tout petit coup de moins bien, pas dans les jambes mais dans l’estomac et je sens que le gel du 25ème km a du mal à passer je décide donc de m’arrêter 500 m plus loin au ravitaillement afin de boire un grand verre d’eau et de m’asperger le visage et la tête. Je repars, ça va mieux…. Mais du coup je décide de ne pas prendre le gel au 30ème km en me disant que j’aurai toujours l’occasion de le prendre plus tard si le besoin d’en fait sentir…. Je passe le 30ème km en 2h52’01’’… toujours tirée en avant, poussée en arrière, rythmée par ce rythme des autres coureurs, des divers groupes de musique qui jalonne le parcours, le public omniprésent, dynamique, enjoué, criant sans compter pour donner du courage à ces milliers de coureurs… Et toujours tellement heureuse d’être là… un petit bilan sur mon temps, toujours 3’ d’avance… Là, je commence à y croire, à croire que moi aussi je vais battre mon record à Berlin…. A ce moment là, je n’ai toujours pas de crampes, pas les jambes trop dures, aucun trouble digestif…. C’est le bonheur… je passe le 35ème km en 3h22’01’’ et toujours 2’ d’avance…. Je perds un peu de terrain, je ne sais plus à quelle allure je cours, j’ai l’impression de ne pas ralentir mais visiblement si… alors prudence, ne pas paniquer , continuer de courir sereine et détendue… ce n’est pas fini… Au 37ème km, je ne peux pas expliquer ce qu’il s’est passé… alors que tout allait bien, toujours pas de crampes… mais une impression indescriptible que mon corps ne suivait plus… ce n’était pas douloureux mais insidieux…. Au bout d’environ 500 m je décide donc de marcher, un peu, pas longtemps, juste un peu, pour me recadrer… pour continuer d’y croire et de rêver à cette porte…. Je vois le 38ème km arriver et je recours… Je passe le 40ème km en 3h54’24’’ donc avec 1’20’’ de retard… Bon sang, elle est où cette porte… vite montre toi… un virage, un autre et… enfin… la voilà, d’abord petite… puis de plus en plus grande… il me semble que cela monte un peu… est-ce une impression, la réalité…. ???? je ne sais pas mais je veux y arriver, passer en dessous… et continuer de courir parce qu’après cette belle porte il reste encore environ 200 mètres… alors là, je serre les dents car accélérer n’est pas aussi facile que ce le fut sur mon précédent marathon… je n’ai pas l’impression d’aller plus vite, j’arrive enfin sur le tapis. Là, il y a deux immenses tribunes avec des spectateurs qui applaudissent, on doit tous avoir l’impression d’être des champions… allez encore quelques foulées, le sourire aux lèvres… (eh oui… il y a des photographes…. !!!!) et enfin je passe sous l’arche en …. 4h08’10’’…. Heureuse, émue, … frigorifiée, épuisée… mais tellement heureuse, tellement émue…. !!!! Je n’en reviens pas…. Je me demande encore comment s’est possible…. Je me dirige comme tous les autres arrivants, comme tous les autres coureurs comblés… vers les bénévoles qui remettent les médailles et lorsque je reçois la mienne je ne peux contenir mes larmes… Vite, je me dirige vers les vestiaires…. Avec une seule idée fixe, appeler mon mari…. Qui lui a pu suivre la course sur internet et qui m’avait déjà envoyé un message de félicitation… Cet appel fut fort chargé en émotion…. C’est grâce à lui aussi que j’ai pu réaliser ce rêve…. !!!!!

Et déjà, j’ose imaginer que tous les espoirs sont permis pour un jour passer sous les 4h… En tout cas, voilà un autre rêve…..

Le reste du séjour à Berlin fut forcément beau… et Berlin, en plus d’avoir un marathon extraordinaire et vraiment une ville à visiter… et agréable à vivre….

Je terminerais ce très très long récit (décidément, à chaque fois c’est pareil, je ne sais pas faire court !!!! ) en vous adressant très très sincèrement un très grand merci car par vos messages pendant ma préparation, par vos récits, par vos expériences…. vous m’avez vous aussi portée vers ce succès….

Ah, je voulais aussi rajouter que si je pouvais être une petite fée de la course à pied... d'un coup de baguette je vous permettrais à tous de courir ce marathon... pour partager avec vous tous ce bonheur....

P.S. : je ne suis pas très douée donc si j'avais voulu intégrer des photos à mon récit, j'aurais poster mon cr dans .... x semaines... alors voilà la version écrite et prochainement je vous mettrais la version photos....

Merci à vous tous de m'avoir lue, en espérant que mon récit n'aura pas été ennuyeux....



Cet article provient de passioncourseapied.fr

http://www.passioncourseapied.fr/viewtopic.php?topic=13991&forum=90