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Marathon de Paris - Édition du 07/04/2013 (version melanisse)
melanisse

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 meneur

  Posté : 08-04-2013 11:13

Pour rien changer aux habitudes ,ce Marathon n'était pas programmé à la base dans les objectifs de l'année.

En fait, c'est grâce à Facebook que nous entendant parler de Mécénat Chirurgie Cardiaque et de l'action de Vincianne CUSSOT.

Jérôme souhaite soutenir l'action et ouvre donc une page de collecte et me demande d'en faire de même pour essayer de ramasser des dons.
Bon, je reconnais chose pas évidente, j'ai bien conscience que de plus en plus d'actions voient le jour et que les gens sont souvent sollicités, mais ce qui pourra être donné à Mécénat Chirurgie Cardiaque sera déjà un petit coup de pouce.

Au final, soutenir l'action et récolter des dons, permet également d'accéder à deux dossards pour le Marathon de Paris.
Et je me dis que ce sera l'occasion de faire Paris comme dernière sortie longue avant le 12H de Rennes qui aura lieu 15 jours après.

Et puis, Paris fut mon premier Marathon, il y a 3 ans, mais un marathon objectif-temps ,du coup, je n'ai aucunement profité de la ville,juste fixé sur ma montre.

Par ailleurs, un de nos amis, avec qui nous partageons de temps à autre l'entraînement, va y faire son premier Marathon.
L'accompagner sur quelques kilomètres pourrait être sympathique.

Pas de pression, pas de stress, c'est une course plaisir sans objectif si ce n'est pas de blessures à 15 jours du 12 heures.

Enfin, ça c'est en théorie, car en réalité, plus ça avance et plus la situation de l'hôtel choisi m'inquiète:le temps de transport, les affaires à récupérer etc etc

Au final, j'opte pour un hôtel plus proche....à Pigalles.
Bon, l'avantage ,c'est que je pourrais voir le Moulin Rouge et profiter des endroits sans tabous (et oui, je m'instruis...ou pas :))

Arrivée à Paris ,direction le Parc des expositions pour récupérer nos dossards, beaucoup de monde, mais pas trop d'attente, de ce côté l'organisation est au top.
Et le côté convivial aussi, chaque bénévole ne rate pas de vous encourager et de vous appeler par votre prénom.

Nous rencontrerons l'intendant de l'école de mes enfants, qui est meneur d'allure sur 3H15 et qui ne manque jamais de bons conseils pour notre prépa Ultra raid Golfe du morbihan.

Nous croisons également le Bagnard, quelques échanges et on repart.

Le soir, nous retrouvons Yann et Christelle pour la soirée pâtes habituelle .

C'est sans compter sur mon estomac, qui une fois de plus, quand ce n'est pas moi qui prépare mes propres pâtes (à l'eau s'il vous plait), rejette la totalité.
Ca commence bien....

Enfin,au dodo pour être en forme, mais sommeil qui n'arrivera qu'à 2h du matin car nous sommes au dessus d'un pub qui a organisé un concert ce soir là, cela résonne tellement que j'ai l'impression d'avoir des batteries dans la tête et que je sens que je suis en pétage de cable.
Je tourne et retourne dans un lit peu confortable...plus jamais cet hôtel grrrrrrrrrr

Jour J: après 3h de sommeil, je me lève vaseuse et avec un beau torticolis, j'ai presque envie de rentrer chez moi et de retrouver mon nid douillet.
Mais bon, on est là, pas d'objectif,c'est sortie longue.
On prend notre petit déjeuner après un accueil des plus désagréable de la serveuse (je ne sais pas ce qu'elle a fait de sa nuit,mais niveau convivialité ,une porte de prison serait peut être plus aimable)

On retrouve Yann et Christelle à 08h et après 2/3 photos nous rentrons dans notre sas 4H , Christelle en attente de notre départ.
Je me met en tête un temps de 04H au mieux et 4h15 au pire, ce qui ferait une belle sortie longue.

Des musiques du moment passent en boucle, nous permettant de nous échauffer un minimum, je pense à mes filles et mon fils lorsque la musique de Psy passe, j'imagine bien son "petit cul" au milieu des 40000 coureurs faire la choré :)

En 2010, le départ était différent il me semble, et j'avais mis 12 minutes pour passer la ligne de départ, cette année, ils font des départs par SAS et du coup, nous passerons la ligne au bout de 43 minutes.

Une chance malgré le froid, le soleil est là et confinés avec le reste des coureurs ,nous n'avons pas trop froid.

Pour éviter de souffrir du froid au départ, j'ai quand même opté pour un maillot manche longues recouvert du maillot jaune manches courtes à l'effigie de l'action que je mène "courir au profit des personnes âgées".
Maillot qui me tient à coeur et que je ne peux pas porter sur les trails longs puisque je porte le camel bak qui cache le logo.

Ca y est 09h28 le départ est donné.
Mes souvenirs reviennent: éviter tous les ponchos, maillots, gants jetés sur les champs élysées à la dernière seconde, les bouteilles d'eau...ou d'urine (et oui) , et surtout éviter les coureurs, les doubler, car certains se sont mis dans un SAS différent de leur niveau et dès le début on sait qu'il faut doubler.

Avec Yann, nous restons à la même allure, parfois difficile de se trouver côte à côte mais on ne se perd pas de vue, réajustant l'allure quand il faut.
Jérôme est parti un peu plus en avant.
Au 5 ième premier ravito, pas évident de se servir ,une masse de coureurs devant soi, les ravitos feront perdre un long moment à chacun de mes arrêts .
Des petites bouteilles de Vittel sont mis à disposition, facile à transporter.


Nous repartons avec Yann, j'ai chaud, petit strip en courant pour me défaire de mon maillot à manches longues et repasser le maillot de l'association, bien m'en a pris car il fait réellement chaud avec ce soleil.

Au 9 ieme besoin d'une pause pipi la forêt de Vincennes approche ,c'est l'idéal..enfin peu d'arbustes pour se cacher, allez zou si un seul voit mes fesses parmi ces 40000 personnes j'ai peu de chance de le retrouver à l'arrivée et qu'il me relate ma position peu sexy ;)

Au 10 ieme second ravito et seconde bataille pour attraper bananes et bouteille d'eau.
Et on repart, sauf que plus de Yann, je l'ai paumé dans la foule, j'espère juste une chose qu'il tienne son rythme.
je repars seule (enfin seule entourée d'une foule incroyable ;))

Les kilomètres défilent tranquillement, j'essaie d'admirer le paysage mais pas toujours évident avec la foule, les coureurs et le public qu'il faut éviter quand il traverse sur le parcours.

Au quinzième,je reprends le même ravito mais commence à être écoeurée sévèrement, je pense que c'est dû à la vittel dont le gout a du mal à passer, dès lors je ne peux plus m'alimenter en solide et me contente de boire quelques gorgées d'eau mais bon à ma vitesse ça ne me travaille pas tant que ça.

Les jambes vont bien ,aucune douleur, mais ce satané torticolis me contracte tout le haut du dos et au fil des kms c'est là que se trouvera la douleur bien gênante.

Je suis étonnée de voir le nombre de personnes qui commencent déjà à marcher ou d'autres à s'effondrer, je me demande parfois si les gens ont conscience qu'un marathon n'est pas une ballade de santé.

Je continue tranquillement admirant certains coureurs déguisés, d'autres portant des banderoles, beaucoup soutenant une cause.
Autour de moi ça parle en plusieurs langues: anglais, allemand, espagnol: 140 pays sont représentés.
Je passe alors le semi en 2h00 et quelques secondes et retrouve un peu plus tard Jérome qui mène son allure.

Au 25 ième km arrive le fameux tunnel que j'avis déjà détesté en 2010, rien n'a changé, je suffoque à l'intérieur, la foule ,la longueur de ce tunnel irrespirable pour moi, me fera perdre pas mal d'énergie mais je récupere tranquillement en sortant

Je reprends mont rythme tranquillement, bizarrement je trouve qu'ente le semi et le 28ième les kilomètres défilent lentement, je n'ai pourtant pas de douleurs particulière, pas de lassitude si ce n'est la faim avec l'impossibilité de manger , vive mon estomac capricieux .

Je décide alors de découper mentalement le parcours: 30 kms, 35 kms, 38 kms, 40 kms etc..

Au 30 ième, nous nous séparons avec Jérôme chacun à son allure et moi avec mon parcours découpé, je redoute un peu l'approche du bois de boulogne ,j'avais souvenir d'une grande montée, mais au final rien de bien méchant.
je trouve même Paris très roulant, lorsque la course est faite en cool.

J'apprécierai cette portion boisée et le fait de pouvoir de nouveau..même si c'est momentané, manger un morceau de banane, par contre je ne veux plus entendre parler de Vittel, à jamais :)

Je continue mon chemin, je double Laurence vers le 37 ième km une coureuse de chez moi qui semble souffrir, je l'encourage, mais je sens bien que pour elle ça va être dur.
De mon côté ,je suis ravie, car depuis la succession de Trail, je doutais de mes capacités à finir une telle distance sans douleurs et surtout sans marcher, et là j'y arrive.
Les kilomètres défilent déjà plus vite, je double en continu, coureurs à vitesse ralentie ou marchant, rageant un peu intérieurement car les coureurs qui marchent, certainement par manque de lucidité ou fatigue extrême , ne se rangent pas sur le côté et il faut sans cesse doubler, changer d'allure.

Certains coureurs ont été au bout de leur force, malaise, syncope, on entend les sirènes, il faut savoir écouter son corps.

Le public est de plus en plus présent, ça sent la fin et les frissons sont là.

Le 41ième passé, je garde mon rythme encore un peu puis j'accélère petit à petit afin de finir avec tout ce que j'ai sous le pied.

je termine en 04h04'06", très contente et sans douleurs, l'émotion me gagne tout de même lorsque je reçois la médaille de finisher, un marathon , ce n'est pas rien, pour moi c'est même la distance la plus difficile, toujours être régulier, garder le mental etc
Je suis contente :)


Néanmoins, Paris n'est pas pour moi le plus beau Marathon, je précise pour moi (je vais me faire huer mais les goûts et les couleurs...) j'ai pensé qu'en le faisant en cool je pourrais apprécier ce que je n'ai pas pu apprécier il y a 3 ans.
Mais il y a beaucoup trop de monde, il faut slalomer, éviter, doubler, regarder où on met les pieds.
Je dis donc Bravo à tous ceux qui ont atteint leur objectif (quel qu'il soit: finir, temps, pas de blessure etc..) car Paris est loin d'être simple.

Maintenant récup et réflexion quant à mon tableau d'allures du 12H :)



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