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100 km de Belvès - Edition du 25/04/2009 (version accompagnatrice Fanou)
MARC78

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  Posté : 29-04-2009 15:06

100 kms de Belvès le samedi 25 avril 2009
Et oui, c’est la SAINT MARC !!!


Me revoilà ! Après les 100 kms de Millau où j’avais accompagné Marc, comme il me dit « j’ai re-signé » pour Belvès.
En fait, je suis un peu à l’origine de ce week-end car je ne connais pas la région et les coureurs en parlaient beaucoup à Millau … donc, déplacement de la même bande et nous voilà : Marc (Marc78), Moi (Fanou) et nos 2 superbes supportrices, staff, fan club j’ai nommé : Christine et Marie Christine.
Arrivés dans le village par un super soleil et un bonne température le vendredi, on rigolait bien en entendant les gens du coin qui nous annonçait un méga changement climatique.
Et pourtant, on avait prévu pour la pluie, mais juste pour la pluie car rien ne m’a préparé à ce que j’allais vivre le lendemain !!

Moi qui dors en général comme un bébé, je me suis réveillée à cause de la pluie à 3h30 du mat.
Debout 6h00, il fait nuit mais les flaques d’eau sont déjà conséquentes !
Petit dej super. Cette fois, je peux « manger » aux ravitaillements, mais j’en profite quand même, croissants, pains, confitures….
Et puis, c’est le moment de préparer le vélo de Marc. Double selle gel pour mes petites fesses, là, je suis gâtée ! J’ai pris ma sacoche pour les appareils photos, que je prends. Après tout, je suis là aussi pour immortaliser le moment ….
La pluie tombe normalement, j’ai mis mes 3 couches de Millau + le Kway car … je n’aime pas la pluie !
J’ai froid, mais c’est mon état naturel donc, je ne m’en fais pas plus !
Les vélos arrivent petit à petit, Christine et Marie Christine viennent me souhaiter bon courage.
Je pars Ă  7h20 et Marc partira Ă  8h00.
Je retrouve Dany, accompagnatrice de Jean Claude, un ami de Marc.
On part ensemble, cool, car c’est une longue descente… m’enfin la route est trempée et j’ai peur de glisser mais j’ai des pneus larges donc tout va bien !!
On cause, on espère qu’on sera à l’abri en attendant nos coureurs !
Une lueur d’espoir un instant, on s’abrite sous un chapiteau, une terrasse de café mais non, ce n’est pas là qu’on doit attendre, mais bien en rase campagne !
On repart et on attend. Le 1er coureur des 50 kms passe et nous encourage, nous vélos !! Trop drôle !
Puis les coureurs se suivent.
La pluie ralentie et le temps de la jonction se rapproche …. Effectivement, Jean Claude arrive … Mais où est Marc ? « Il est parti devant » me dit Jean Claude !! Quoi ? Pourtant, on a bien regardé tout le monde.
J’attends encore mais là, même moi je serais passée … Alors j’appelle Christine. Marc a eu un problème avant de partir ? Mais non, il est bien parti. Alors l’angoisse monte. J’enfourche le vélo et je fonce. Ca commence bien pour un 100 kms, je carbure. J’arrive au 1er ravito, personne. Re coup de fil à Christine, il a peut être changé de tenue ? Avec la pluie sur les lunettes et tous les coureurs en rouge et blanc, je l’ai peut être encore loupé !
Mais non, il a bien son Tee shirt « Marc78 Passion course à pied ». Flûte, je continue et rejoins Dany et Jean Claude « vous avez vu Marc ? » réponse négative, je poursuis, j’accélère, je calcule, je viens de remonter 10 mns de course, s’il est parti et qu’il a 5 mns d’avance donc … bref, je me fais des nœuds au cerveau mais je l’aperçois au lointain ! Ouf, je crois que j’ai ressentis un immense soulagement, l’angoisse à disparu d’un coup, je freine doucement pour ne pas le surprendre et là, il me hurle dessus car il a son Ipod à fond dans les oreilles ; « qu’est ce que tu foutais ? » « Euh, moi ? Mais j’attendais tout simplement de te retrouver à la jonction ?!? » Bref, une incompréhension totale.
Vu qu’à Millau on n’avait eu aucun souci, on n’avait rien mis au point. Mais l’essentiel est de l’avoir retrouvé !! Et nous voilà donc parti ensemble après le 15 ème km !! J’appelle Christine pour la rassurer et lui demander où elles comptent nous rejoindre : Bellac ! Ok !

Bon, il parait que le paysage est beau … Euh, moi, je vois un ciel bas, un peu de brouillard aussi et de la pluie. Je crois que c’est à ce moment là que j’ai baptisé ce 100 kms « Waterworld » !
Marc ne dit rien, il a l’Ipod sur les oreilles, semble très concentré. A tel point qu’il ne voit même pas les filles à Beynac ??!!?? Je m’arrête, Marie Christine m’abrite sous le parapluie, un kleenex pour mes lunettes, je leur confie les appareils photos, parce que ce n’est pas la peine d’y croire et je leur dis que plus jamais je ne ferais de 100 kms avec Marc.
Il est à fond dans sa musique, je ne sers à rien ! Quelle différence avec Millau où l’on bavardait et où j’avais l’impression d’exister !! Là, je me demande ce que je fais dans cette galère ! Mais le temps passe et il faut que je le rattrape ! Alors je re-fonce en me disant que je vais faire 100kms pour moi et Marc va faire sa course pour lui !!
Je le rejoins dans ce silence (tiens, des paroles de Goldman !)
La pluie s’arrête ? Mais non, c’est du crachin … breton, vendéen, ardennais ? Au choix !!
Il s’arrête au ravitaillement, moi aussi, un thé, un morceau de pain d’épice et des carrés de chocolat, je n’ai mangé que ça tout du long, mais que le thé faisait du bien ! Les bénévoles sont d’une gentillesse !!
Je savais où m’arrêter aux toilettes car vu le temps, pas question d’aller dehors !
Mais bon, je perds un temps fou car je suis trempée comme jamais et j’ai du mal à me rhabiller à chaque fois !!
En plus, je commence à avoir sérieusement froid. A chaque arrêt, en repartant, je tremble de tous mes membres.
Arrive le 50 ème kms et encore une frayeur car je reste coincée dans les toilettes.
Je n’ai plus de force dans les mains et je n’arrive pas à desserrer le verrou !! Et personne bien sur dans les environs !! Je panique, je force et me voilà dehors. Le vélo, je re-fonce pour rejoindre Marc.
Ca n’a rien à voir avec le 100kms que j’espérais. Le suivre à 10 ou 11km/h tout le temps ! Là, je fais des pointes, je ralentis, j’essaye d’être près de lui et les bénévoles me reprennent « derrière le coureur madame » mais ça sert à rien !! Bref ! Ce n’est vraiment pas le pied.
Les voitures nous frôlent. Marc n’entend rien. Mais il l’a mit à combien le volume ? Je lui hurle son prénom, sans réaction, il manque par 2 fois de se faire écraser, enfin, les voitures font attention quand même mais on ne sait jamais : on n’y voit rien avec cette pluie.
Petit chemin ensuite, style une voie de chemin de fer goudronné.
Toujours pas de parole. Marc est dans son monde, au beau milieu du monde (encore du Goldman !)
Ah si, j’ai eu droit à 2 ou 3 phrases, je suis médisante mais quand je le regardais pour lui répondre, il avait déjà remis le casque.
Je commence à m’ennuyer. Je ne sers à rien, j’ai froid, la capuche du Kway imbibée me tombe sur les lunettes. J’écoute les coureurs qui passent. Marc n’entend rien, des coureurs lui ont parlé mais sans plus. On a croisé JM et à chaque fois, je lui ai dit « parle plus fort, il n’entend rien !! » J’ai aperçu Clo une fois, elle a le sourire, elle est cool !
Une côte à 10% se profile, ben voyons ! Ca me fait un bon entraînement pour le col du Galibier cet été. Je me sens seule en fait sur cette course !!
Le GPS rend l’âme. Chic, Marc va pouvoir regarder sur mon compteur de vélo, mais non !!!
Il a une concentration Ă  tout Ă©preuve.
Le 82ème km, dernier arrêt pipi pour moi avant la fin.
Marc m’attend : miracle. Il me regarde « si je m’écoutais j’abandonnerai » Hein ? Alors là, c’est moi qui n’ai pas été sympa, je lui ai répondu sèchement « oui mais là, tu ne t’écoutes pas ! » Ah mais ! On va les finir ces 100 bornes, quitte à les finir en marchant …. Il se fait masser « mais tout de suite dit-il au pompier !! », et exigeant avec ça .. !!! J’attend, je suis transie, frigorifiée, un glaçon, je tremble de partout mais moi, personne ne vient me demander si je vais bien !!! Je suis aussi trempée que les coureurs moi aussi !! Je fais mon petit caliméro !!!
Et j’appréhendes le moment de ressortir car là, on est bien au chaud.
Mais tout Ă  une fin, Marc rend la couverture et repart. Il grelotte !! LĂ , faut faire quelque chose pour lui, il ne tiendra jamais.
Je cherche desespéremént le portable dans la sacoche.
Je n’ai plus aucune force dans les doigts ! Et miracle (et oui, encore, comme quoi !) les filles sont là.
Vite un truc à donner à Marc pour le réchauffer, Christine lui tend sa veste, super…. Et Marc qui dit « non » ? Alors, je me fâche, « tu la prends, tu ne tiendras jamais » ! Christine me propose aussi autre chose mais sur le Kway mouillé, ça n’ira pas. On repart, on ne les verra plus qu’à l’arrivée.
C’est long !
Ah un mot de Marc qui me dit que c’est Goldman dans son Ipod, après tout, pourquoi moi aussi je ne passerai pas les derniers kms en …. chantant !! Vu le temps, ça n’y changera plus rien …..Alors comme, je connais les paroles de presque toutes ses chansons par cœur, j’y vais, mais pas fort, y’a quand même des coureurs de temps en temps même si sur une route, on était tous seuls à un moment !
Rond point, Marc se plante de route.
Ipod il n’entend rien, heureusement le bénévole lui fait des signes.
Ravito.
J’ai les mains rouges, gonflées, les jointures blanches, j’ai froid et une crampe qui commence à me faire douter à la jambe gauche !
La dame du ravito est super sympa, on mange des « merveilles », et toujours du pain d’épice et des figues, je change un peu. Marc change de chaussures. J’ai mal à ma crampe, je ne connais pas trop ce genre de chose alors je m’étire n’importe comment et je me fais plus de mal que de bien !
Je ne m’arrêterais plus, c’est trop dur de repartir après, je vais me disloquer à trembler autant !!
Et voilà le grésil maintenant ! J’en ai marre ! On éclate de rire avec Marc, trop c’est trop !
J’ai envie de tout envoyer balader !
Dernier rond point, je ralentis car j’entends que le gars annonce le nom des coureurs, je passe avec Marc et c’est la montée, le faux plat comme je l’ai décris à Marc, rien à voir avec une méga côte ! Oui, je sais on a 98 kms derrière nous mais bon, faut y croire et là, c’est la crampe qui se rappelle à moi.
Je crie à Marc « je t’abandonne là », je ne veux pas me flinguer non plus, je ne suis pas suffisamment sportive aussi pour pouvoir gérer cette situation.
Il revient vers moi : « c’est beau l’amour » dit une dame !! Mais non, c’est pour me donner le veste de Christine qui pèse lourd maintenant ; et il repart.
Moi, je marche. Je rage de ne pouvoir l’accompagner au bout mais bon, cette course, on ne l’a pas commencé ensemble, on ne l’a fini pas ensemble, la boucle est bouclée !!
Ma jambe va mieux. Il pleut tellement que l’eau fait des vaguelettes en descendant la côte !!
Je repars.
J’encourage un coureur, je viens d’apercevoir au lointain le panneau « Belvès » et le dernier tournant de la route !
Je vois Marc qui passe la ligne d’arrivée.
Il a fini. Moi, je coupe le dernier virage pour aller au plus court.
Christine est lĂ .
Mais non, je la passerai cette ligne d’arrivée …. De mon côté car on n’arrive pas avec les coureurs mais dans un couloir qui longe.
Et là, l’encouragement qui vient un peu tard « et bravo aux accompagnateurs. La douche sera bien méritée » et je réponds « on en rêve de la douche ... très chaude » et voilà. Je franchis ma ligne « fictive » et je tends le vélo à Christine. Je ne peux plus le voir ce vélo. Elle me tend une serviette. J’enfonce le visage dedans et je commence à sangloter ! Je me suis dépassée, j’ai été au delà de tout ce que je pouvais accepter. Conditions météo apocalyptique, déception, froid …
Je n’attends pas Marc qui est en train de me montrer la seule photo officielle qu’on aura !
Je pars en boitant avec Christine à l’hôtel.
Un mini bus s’arrête à ma hauteur et me demande où je vais. « Ben à l’hôtel ! » Je suis tellement « ailleurs » que je ne comprends pas ! En fait, il voulait juste m’accompagner car selon Christine, je fais grise mine !!
Je me la joue égoïste, je file sous la douche ! Ce n’est pas vraiment une délivrance car c’est de l’eau après tout ! Mais au moins, elle est chaude celle là !

J’avais dit que je ne ferais pas de compte rendu car j’ai vraiment vécu un enfer (mais dans l’autre sens du terme car il ne faisait pas chaud !) tant physique que mental et puis Marc m’a dit que beaucoup attendait un commentaire de ma part, c’est chose faite !

Et puis, il faut en parler car ON a vraiment réussi quelque chose de formidable ! Je suis fière de nous ! Marc était déçu. Oui, déçu. Mais de quoi ? De s’être dépasser ? D’avoir fini la course, d’avoir « vaincu » le déluge, d’être arrivé « entier » (bon, il a quand même eu une sacré douleur au genou !)
Et puis maintenant on en rit et j’ai revu ma copie !
Sous certaine condition, je serais son accompagnatrice au 100 kms de Royan.
Mais Waterworld pour moi, c’est terminé !



10km: 44'23"(2011) - Semi-marathon: 1h40'38"(2011) - Marathon: 3h27'07"(2008) - 6H: 63,936km - 12H: 107,136km - 24H: 189,216km(en 2008 pour les 3) - 100km: 10h33'05"(2009)



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