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100 km de Vendée à Chavagnes en Paillers - Edition du 23/05/2009 (version herve03)
herve03

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 gniaqueur

  Posté : 24-05-2009 11:59

On arrive tranquillement le jeudi de l’ Ascencion en Vendée à Saint-Georges De Montaigu.
Jeudi AM, promenade aux alentours tranquille.
Vendredi, on a invité Pgaz a mangé et ensuite on va retirer les dossards.
La nuit suivante est très courte pour moi, je suis réveillé depuis 2 heures du matin, il est vrai que mes nuits sont très courtes ces derniers temps, c’ est la pression. J’ espère que ce manque de sommeil ne va pas jouer un mauvais tour par la suite.
Je me lève à 3 heures du matin pour un départ prévu à 4 heures.
J’ ai mal au ventre, j’ avale difficilement un bol de thé.
4 heures, on file, on est à 10 mn de Chavagnes En Paillers, j’ ai toujours autant mal au ventre et je n’ ai pas arrêté de me vider au WC depuis ce matin.

On va à la salle des sports, je prends un jus d’ orange et un café, je ne peux rien manger, je suis à jeun depuis la veille, ça promet.
Il est 4h55mn, je vais sur la ligne de départ, je dis bonjour à des gars de chez moi, j’ ai mal au ventre, j’ ai apporté du papier WC au cas ou.

5 heures, coup de pistolet et c’ est parti, je jette déjà une veste à ma femme car j’ ai chaud, je suis en trance, ça promet.
On part faire une petite boucle de 1Km500 dans le village, il y a de la lumière, ça va, ensuite on passe devant le podium et on file dans la campagne. Par contre, à ce moment, il fait très noir et je n’ ai pas de frontale, je ne suis pas le seul.
Donc, je repère un groupe où, il y a des frontales, je m’ accroche derrière mais au bout de 3 Km, je ne sais pas à quelle vitesse on avance mais, je sens que ça va trop vite, je suis limite point de côté, je vais donc me relever mais, je constate que derrière moi, c’ est le noir complet, ceci me fait stresser et je reste dans ce groupe, ça parle de 10h/11h pour rallier l’ arrivée, je me dis où, je me suis embarqué, lol.
Le premier ravitaillement se présente, je m’ arrête, je pioche un morceau d’ orange et un morceau de banane, j’ ai faim.
Quand, je repars, le groupe est un peu explosé et je me trouve avec un gars ( Nicolas) qui n’ a pas de frontale, lui-même à la recherche d’ un gars avec une frontale.
On pointe un gars devant nous qui on a une car je savais qu’ il y avait une petite forêt sur un sentier à traverser, ceci se fait sans embûche, j’ arrive au second ravitaillement, je mange banane et figue, je bois du glucose, ça va, je n’ ai plus mal au ventre.
Je repars avec Nicolas et un petit groupe se forme, je parle tout en courant avec Nicolas.
L’ allure me semble calquée sur les 11 heures, ce qui n’ est pas raisonnable pour moi.
Les Km défilent 10 Km dans la première heure.
Dans ce petit groupe d’ une dizaine de personnes, l’ ambiance est très festive, ça rigole.
Le soleil se lève au loin, c’ est magnifique, il y a beaucoup de vent et c’ est retour vent de face pour boucler cette première boucle, et il y a des lignes légèrement montantes qui risquent de faire mal à la longue.
On boucle la première boucle en 2h40mn, je prends les lunettes de soleil et je fais un bisou à ma femme.
Premier tour, très festif et agréable, que du bonheur. Mon genou tient le coup.

Avec Nicolas, on attaque la seconde boucle que tous les 2, le groupe s’ est disloqué.
On continue la causette avec Nicolas, c’ est cool, ce sont les éclairs que l’ on voit au fond et vers le 30° Km, c’ est un violent orage qui éclate et il est flippant, des éclairs de partout très proches de nous, c’ est aussi le déluge, on est trempé, c’ est vraiment galère, on a même froid mais on a formé un groupe de 4 et on reste ensemble.
L’ orage s’ arrête enfin vers le 40° Km, par contre, la pluie a fait décoller le strap que j’ avais à mon genou droit.
On passe à la distance marathon en 4h20mn, ça va sauf que la tendinite de mon genou se réveille, putain la galère.
Au 45° Km, j’ ai trop mal, je suis obligé de marcher, je dis à Nicolas que je vais me refaire la cerise et je le laisse partir, je recours un peu mais pas moyen, cette fois, j’ ai envie de finir la seconde boucle et d’ abandonner, car je vais mettre out ma fin de saison, je réfléchis, je cogite et je me dis c’ est quoi ton objectif Vévé : « DEVENIR 100BORNARD ».
J’ arrive à la fin de ma seconde boucle, on va sur un banc avec mon épouse, je décide de prendre la casquette, changer de maillot et de chaussettes.

Second tour, doute et douleur.
Je prends 2 tubes, je fais un bisou à ma femme et voilà que c’ est reparti et je vois Nicolas qui s’ est changé et on refait route ensemble, on a effectué la seconde boucle, en 5h30, on est bien dans les temps et, on continue ensemble, par contre, le soleil est de retour et avec une forte chaleur, ça devient irrespirable.
Par contre, vers 65° Km, je ne peux plus accompagner Nicolas et je lui dis au revoir.
Mes 2 genoux me font mals et la périostite est ressentie dans les 2 jambes.
Je cours en me repérant avec des poteaux électriques qui sont sur le bas côté, je fais 3 longueurs en courant et 1 en marchant.
Mais je n’ avance plus, je marche très souvent, je suis à l’ agonie, je ne suis pas le seul.
J’ ai vraiment envie d’ arrêter, je me dis que je ne serai jamais 100BORNARD.
Troisième tour, c’ est le même que le second X 10.
Je boucle mon troisième tour en 8h30mn et je vois mon épouse, je lui fait un bisou et elle me dit dernier tour , je lui réponds, c’ est vrai que j’ ai fait les ¾ du parcours, je change de maillot, ma femme m’ accompagne en marchant pendant 400 mètres, elle me parle, ceci me fait un bien fou et j’ attaque ma dernière boucle.
Par contre, je ne vois personne devant, ni derrière, au bout de 4 Km, je veux faire demi-tour car je suis à bout, je sens un grand moment de solitude et je suis dans cette montée qui est galère et cette chaleur a crevé. Je me dis que j’ arrête la CAP.
Et d’ un coup, je sais qu’ il y a un ravitaillement, et ben ça me fait du bien de voir du monde, tous les bénévoles sont d’ une grande gentillesse, toujours un petit mot gentil.
Et en partant, je leur dis à l’ année prochaine, « je me dis que ça ne va pas mieux ».
Ensuite, je n’ ai pas vu de coureurs depuis le départ de mon dernier tour, ça fait drôle, j’ arrive à un autre ravitaillement au 83° Km, je croise un gars de chez moi qui abandonne, je suis triste pour lui, je marche à seulement 3,5 Km/h et je cours à 7,5 Km/h, ça ne passe pas vite, je me sens encore seul, je pense beaucoup à mon épouse par moment.
Ravitaillement du 88° Km, je craque un peu, et je dis aux gars que je me sens tout seul et un petit mot d’ encouragement et ça repart et je leur dis à l’ année prochaine.
Ensuite, grosse galère, mon foreruner qui stoppe, l’ autonomie est de 11 heures, je panique, je n’ ai plus de repère enfin ce qui me restait.
J’ arrive au 93° Km, ravitos, ça fait du bien de parler, je repars et j’ ai des gerçures au niveau des cuisses, je n’ arrive presque plus à marcher, il doit rester 6 Km et je craque nerveusement, je pleure, je suis mort de fatigue et je pense à ma femme de nouveau et je repars mais je traine mes pieds.
A 1Km de l’ arrivée, je tente de recourir pour voir si je pourrais le faire dans les 300 derniers mètres de la ligne droite d’ arrivée, mais c’ est trop dur et à 500 mètres de l’ arrivée, j’ éclate de nouveau en sanglots mais cette fois, je pleure de joie, en me disant, « Je suis 100bornard ».

Il reste 300 mètres et je cours, je ne sens plus mes jambes, je vois ma femme, je suis aux anges, je franchis ma ligne en 12h49mn50s, je me classe 155° sur 190 classés et 258 participants.
Bilan :
Merci à mon épouse qui était présente depuis 4 heures du mat, sans elle, je ne sais pas si j’ aurai fini.
De mon côté, j’ ai fait les 60 premiers Km sur mes bases de CAP, ça m’ a manqué 2 grosses scéances de 2h30 que je n’ ai pas fait à cause de ma tendinite et les 40°dernier Km au mental.
Je suis bien content d’ avoir bien géré mon alimentation, ça c’ est positif.

Je suis 100bornard et je recommencerai.

Félicitations aux organisateurs, rien à dire, ravitaillements, très bien répartis et il y a vraiment ce qu’ il faut.
Des gens très sympathique tout le long du parcours.
Super tee-shirt technique et un trophée en récompense.



Il y a 68 abandons car avec ce vent, ce violent orage et cette forte chaleur, tout était réuni.

On voulait rentrer demain mais je crois que l’ on va rester une journée de plus pour mieux se reposer.





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