Florent
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 galopeur
|  Posté : 11-10-2009 14:50
Cette course, sans être une grande course, avait pour moi une importance particulière... c'est le test du retour, après l'arrêt d'après le retour.... hum... bon...
je résume brièvement :
début juillet je me remet à la CAP
mi-septembre, bobo aux tibias.... j'arrête la CAP pendant 15 jours, je me reteste : encore bobo. cette fois médecin. verdict : périostite. Donc semelles.... Là le podologue me dit que d'après lui ça ne suffira pas, car j'ai le muscle du mollet (les deux jambes), à l'avant, qui est un peu déformé suite à une vieille opération.... il me suggère ces manchons utilisé pour améliorer (parait-il) les performances. Leur action de compression pourrait m'aider à ne plus avoir ces douleurs.... à tester donc.
Et c'était ça le test !!! Je suis inscrit pour la saintélyon et pas question d'y aller sans être sûr que je pourrai finir. Enfin.... ça sert à rien d'y aller si je suis sûr de pas finir. En fait.
Bref, me voilà au départ, l'air totalement ridicule avec mes chaussettes sans pied. Je me console : je ne suis pas le seul a avoir l'air bête  
Et là je me met à flipper : je fais quoi si je me met à souffrir le martyr au bout de 500 mètres ???
Plus le temps d'y penser : le départ est donné !
Je me rappelle le conseil de la madame du magasin de running : "partez doucement, un mois d'arrêt ça compte... vous ruinez pas en 2 kilomètres" (en substance, c'était le message).
Je pars donc tranquille et me fait doubler par une masse compacte de coureurs déchainés ! y'a pas bcp de place sur la route....
Le chemin jusqu'au 1er ravitaillement (5km) se fait dans la douceur, un peu (bcp) angoissé : "pas se faire mal, pas se faire mal".
Virage à gauche après le kilomètre 6 et là , 1ere montée. bon, je suis content : les cuisses suivent.
Je tourne un peu la tête à gauche et découvre la montée en question.... ha oui, quand même.... ça va durer un peu la pente est pas énorme, mais ça dure...
Là , je jubile : sans forcer je double pas mal de monde, l'entrainement a payé ! Les cuisses sont là , le souffle est encore modéré... je n'en reviens pas. Je maintiens le rythme et décide de mettre un coup dès que j'ai du plat ou de la descente.
Ce que je fais mais.......... les descentes. aïe aïe aïe..... douleurs.
Pas insurmontables, mais elles m'empêchent de me lâcher. Et là , "c'est la consternation au village". Je me fais doubler par tout ceux que j'ai laissé derrière moi dans les montées.
Je profite du ravito 10eme km pour cogiter... j'étais venu pour finir la course, pas faire un chrono. Je ne le ferai pas. Donc finir... et si je veux pas finir poussé par la voiture balai, il faudra tout donner dans les montées pour compenser le manque de vitesse dans les descentes.
Je m'exécute donc du mieux que je peux. En rageant.
Bon, après tout je fais mieux que ce que j'aurais espéré.... Aller, remettre un coup !
Ce coup je vais le mettre dans la grande descente qui suit.... je fais de grandes foulées, très bas, pour absorber au max, en courant dans l'herbe. Ca marche pas mal mais malgré tout ce n'est pas suffisant.... je me fais remonter par tout un tas de monde....  Je sais bien que je suis pas là pour faire la course contre les autres, aujourd'hui, mais contre moi. Mais quand même.... 
Je tente de gérer au mieux toute la suite... avec, je dois l'avouer, pas super bien... avec en plus un coup de mou terrible entre le 21 et le 23eme kilomètre où je perd quelque chose comme 10 ou 15 places encore...
Et là , dernier kilomètre... les encouragements du public me redonnent la pêche... "plus que 200 mètres !!!".
Là , dans le dernier virage en bas de la descente, je vois ma femme et mes gosses venus m'encourager... je n'arrive pas à me retenir et lâche une connerie pour le public (mon coté clown à 2 euros  )
Et là .... j'entends respirer derrière moi, tout près.....
J'me retourne et vois une dame qui serre les dents. La vache ! Elle a décidé de me doubler à 200 mètres de l'arrivée... je peux pas me faire ENCORE doubler si près du but... au moment où elle est à mon niveau il ne reste que... aller... 100 mètres... Je décide de faire fi de la douleur (quand même, j'ai mal aux tibias) et part en donnant un max.
Surprise, elle se laisse mettre 2 mètres mais elle aussi est décidée 
Je passe le rond point en me disant que c'est pas possible de forcer pareillement.
Je vois la ligne, devant moi, à quoi.... 50 mètres ou 70...
Mais elle revient !!!
Je ferme les yeux et donne absolument tout... nous terminons tout les deux dans un sprint endiablé en grognant de rage ! La course se finit dans les bras de l'officiel qui nous arrête pour nous passer son bidule de chronométrage sur nos dossards.
Elle m'a talonné jusqu'au bout et passera la ligne dans la même seconde que moi, nous avons le même chrono officiel :)
On s'est pas embrassé mais le coeur y était. Nous nous sommes mutuellement remerciés pour ce sprint final qui a donné du piquant à cette arrivée....
C'était vraiment intense... j'ose le dire, "comme dans les films"
LE sprint final où chacun libère tout ce qu'il a.
J'en profite d'ailleurs pour la remercier encore ici même si je sais qu'elle ne me lira probablement pas
Merci Evelyne et bravo pour ta 6eme place par cat !
Je finirai donc cette course en 2h22min41. Je suis vraiment content, j'espérais secrètement faire moins de 2h30.
J'en tire des conclusions :
Je suis vraiment un gros sac.... faut que je maigrisse 
Je commence à me demander si j'ai pas des pbs de circulation du sang (comme le reste de ma famille, en fait) dans les jambes....
Je ne vous parlerai pas du mec qui m'a doublé à 1km de la fin... un V12 (le moteur et la cat) impressionnant
LA CAP C'EST LE PIED !!!!
Florent
Message édité par : Florent / 12-10-2009 10:22 |
