Gezen
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 gniaqueur
|  Posté : 27-10-2009 11:13
Après des mois de silence, il fallait rédiger un compte-rendu quand même! 
Une petite récapitulation des choses puisque je n'avais pas parlé de mes courses depuis un certain moment. J'avais couru deux 10 km cette année et j'avais actualisé mon record sur cette distance à deux reprises : 37m55s au mois de juillet et 37m31s au mois d'août. Mais il faisait assez chaud dans la première course et en plus je me sentais très fatigué ce jour-là , et le deuxième parcours n'était pas du tout plat (tu le confirmeras quand même Hubert, n'est-ce pas?  ). Donc mon dernier record devait être actualisé sur une piste plate, mais comme les vacances avaient débuté, j'ai cessé les entrainements à cette époque (début août). Depuis je ne me suis toujours pas remis aux entrainements de qualité.   Entre temps j'ai fait un 15 km sur un parcours qui n'était pas plat non plus et sous la chaleur (1h00m36s), mais je me suis senti bien dans la course malgré mon manque d'entrainement et le noix de coco de Rogers!
Je me suis inscrit à la Corrida du 15ème à Paris parce que j'habite dans le 15ème  . En absence d'entrainements de qualité depuis plus de deux mois, ça ne me plaisait pas particulièrement que d'aller faire un 10 km sachant que je risquais de ne pas pouvoir bien courir. Bon, comme c'était chez moi je ne pouvais pas le rater  .
Je suis parti de chez moi le dimanche matin à 20 minutes de la course. Ce n'est pas quelque chose qui arrive souvent que de pouvoir quitter chez soi à ce point proche du départ d'une course. En plus ça devait être la première fois que je courrai une course avec ma clé d'appartement dans ma main  . Tout était prêt pour que je me sens chez moi pendant la course donc.
Il y avait 478 coureurs inscrits. A quelques minutes du départ j'hésitais pour aller aux toilettes. Je ne l'ai pas fait en ayant peur de rater le départ et je suis parti à cet état suspecte. Aussitôt que j'ai commencé à courir, le fait de ne pas avoir pissé m'a gêné un petit peu physiquement et beaucoup psychologiquement : il fallait courir en cet état pendant des dizaines de minutes! 
Je courrais sans chronomètre puisque mon Garmin a des problèmes de batteries!  Non mais!  Mais d'un autre côté c'est quelque chose que j'apprécie aussi, parce que ça évacue un petit peu le stress de la course que de courir sans chronomètre.
Le parcours qui était assez plat pour courir vite était formé de deux boucles de 5 km. Dès le début de la course je me suis collé à un coureur que j'ai suivi pendant longtemps. A un moment donné c'est moi qui suis devenu son lièvre, et après des kilomètres de coopération, je l'ai doublé dans les derniers kilomètres.
Je ne savais pas du tout à quelle vitesse je courrais. Je savais que je n'allais pas mal mais je ne saisissais pas si j'étais autour des 38 minutes ou non. Vers le 7ème kilomètre, au moment où on passait près de la Tour Eiffel, j'ai senti que je risquais d'avoir du mal à ma poitrine et j'ai dû me stabiliser sur ma vitesse de ce moment. Dans mon semi-marathon du printemps dernier, j'avais eu une douleur forte au niveau de poitrine et j'avais terminé ma course presque sans respiration. C'est en subissant ce type d'expérience qu'on apprend comment gérer une course et c'était plaisant de voir que ma souffrance de ce semi m'a permis après des mois de trouver l'allure la plus convenable dans cette course à ce moment de la course.
Vers la 9ème kilomètre je vois un monsieur qui doit avoir 85 ans et qui est en train d'effectuer son premier tour. Je l'encourage et j'accélère soudainement. Le fait d'avoir vu ses efforts et sa résistance m'a donné une force étrange et j'ai considérablement augmenté ma vitesse. J'ai continué un peu à cette vitesse bien élevée mais j'ai dû finalement la réduire puisque j'avais encore 600-700 mètres au point d'arrivée. Dans cette course je me suis dit quelques fois que je courrais suffisamment vite et qu'il ne fallait pas chercher à me faire souffrir encore plus. Surtout à la fin de la course, je me suis deux ou trois fois que je ne devais pas nécessairement doubler les concurrents que je voyais devant moi, et qu'il était déjà assez bien de courir à cette vitesse après des mois passés sans entrainements de qualité. Mais à chaque fois que j'essayais de me convaincre pour terminer "gentillement" ma course, j'accélérais et je doublais quelqu'un. J'ai passé les derniers kilomètres avec ce processus dialectique : consciemment je me disais de me calmer ce qui me motivait inconsciemment pour aller encore plus vite.
Finalement j'arrive au point d'arrivée. A quelques secondes avant de franchir la ligne d'arrivée, je vois un grand chronomètre qui me dit que je suis en train de finir ma course dans les 37m20s. Je franchis la ligne d'arrivée et je suis content. Mon temps officiel est de 37m25s. Mon temps réel est de 37m20s. Je savais que j'essayerais en tout état de cause de courir rapidement même en manque d'entrainement de qualité, mais je ne savais pas que j'avais préservé mon niveau depuis l'été au point de parvenir à renouveler mon record sur cette distance. J'ai été 34ème sur 478 dans le classement général, et 26ème sur 204 dans ma catégorie de senior.
J'avale quelques morceaux d'orange et je rentre chez moi en courant. Je me sens encouragé pour revenir sur mes entrainements de qualité bientôt.
Message édité par : Gezen / 27-10-2009 11:25 |
