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Marathon de Madrid - Edition du 25/04/2010
Barbara75

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 gniaqueur

  Posté : 05-05-2010 14:40

Dimanche 25 avril, 09h00, grand soleil, ciel d'un beau bleu, 17° déjà, (!) me voilà au départ du Marathon de Madrid pour la 2ème fois, mon objectif étant de faire mieux que la 1ère fois en 2007 (3h58).
C’est un parcours difficile, enchaînant montées et descentes en permanence … mais je connais déjà.

Pourtant, je sais d’avance je ne tiendrai pas cet objectif : une grosse fatigue accumulée depuis février dernier, beaucoup de stress, et pour conclure le tout, cette déchirure intercostale qui se rappelle à moi, à chaque mouvement soutenu.
Mais qu’est ce que je fous sur cette ligne de départ !!

Lièvre75, qui m’accompagne dans cette folle aventure, est encore plus stressé que moi. L’échec de son dernier marathon le rend complètement nerveux et complètement tétanisé.
Je décide de me transformer en lièvre (hé oui !!!) et de l'accompagner jusqu'au 35ème kilo, afin qu’il puisse « passer » ce cap délicat …

PAN !
Le départ est donné et c’est une foule dense qui s’élance puisque les coureurs du 10km partent en même temps que les coureurs du marathon.
Je pense à Haile Gebrslassie, engagé sur le 10km, qui doit s’éclater devant.


J’aurai d’ailleurs cette chance d’apercevoir ce petit bonhomme, au large sourire, sur la fin de ces 10km, alors que moi j’entame seulement mon marathon. Quelle classe !

En plus, il y a une ambiance de folie : les Madrilènes sont tous dehors, c'est la fête, les chants, les danses, les applaudissements, les encouragements. Merci.

Et puis, il y a eu ce moment si féérique à la séparation des coureurs du 10km et du marathon : des applaudissements et des encouragements de la part des coureurs du 10km envers les marathoniens : j’en ai la chair de poule ! Et pour finir, je me sens pas trop mal : les jambes ne sont pas lourdes (ouf !), la déchirure est supportable.

Quant à mon Lièvre75, lui, il est toujours aussi tétanisé : il me suit, je l’encourage, je me paie le luxe de temps en temps et jusqu’au semi de l’attendre sur le bas-côté, de l’encourager à nouveau, de l’inciter à se détendre, mais rien n’y fait … Il suit, tel un robot, sa foulée complètement contractée.

Km10 : 54:53
Km15 : 1’21:32
Km21,097 : 1’54:34


Tout se passe normalement, malgré une chaleur qui commence à se faire ressentir … Je pense très souvent à mon Pascalou, son super chrono à Cheverny, ,nos gentilles querelles à propos de nos chronos. J't'adore mon Pascalou !
Les Madrilènes sont toujours aussi présents au bord de la route, les coureuses sont si peu nombreuses (500 au finish) que nous avons le droit à des encouragements très soutenues.

Km25 : 2’15:41 et le Lièvre75 qui ne se détend toujours pas. Je l’attends de temps en temps, il me dit d’avancer, de faire ma course, mais chose promise, chose due, je reste juste devant et de toute façon, je commence à sentir la fatigue dans les jambes, la douleur …

Km27 : Je sens que je vais de moins en mois bien. Il commence à faire très chaud. La cadence baisse, Lièvre75 commence quant à lui à se réveiller ... Il était temps !

Km30 : 2’44:23, je craque, je m’arrête, je marche : mon doux calvaire commence.

Lièvre75 a retrouvé la forme et gambade de mieux en mieux, une foulée bien plus aérée ...

Il revient vers moi et me hurle dessus, me demande de continuer, de recourir, d’avancer … de penser à Nadia … pour elle, tu dois le faire …

Je l’envoie se faire voir ailleurs et lui ordonne, en hurlant encore plus fort, de continuer sa course, je n’en peux plus … J’ai envie de gérer cette fin de marathon toute seule.
Il s’exécute et part.

Et puis, Nadia, je n’ai pas besoin qu’on me rappelle de penser à elle : elle est dans mes pensées en permanence.
C’est pour elle que je suis là aujourd’hui car elle, privée de son corps, elle avait tellement de choses encore à vivre à 40 ans.
Quelle saloperie !

J’atteins le km35 en 3’14:13 alternant marche et course. J’en ai marre.
Le Km40, toujours entre marche et course en 3’51:20 et une montée de plus au 40ème … Quelle bande de nases !!
Je n’en peux plus de ces montagnes russes !

Encore 2km195 : je marche, je cours, c’est devenu un rituel sur ce marathon. Il fait chaud, les panneaux annoncent 28°.
A ce calvaire, je me rajoute des pleurs mais pas des petites larmes, des grosses de crocodiles !

Je crois que je n’ai jamais été aussi lente pour atteindre les 42km195 puisque je passe la ligne d’arrivée en 4’04:21.

RĂ©sultat :
150 sur 500 «Female» ;
13 sur 49 dans ma catégorie (V2) ;
4670 sur 8281, au classement général.


Lièvre75 est déjà arrivé depuis quelques temps, un grand sourire aux lèvres puisqu’il vient d’exploser son record sur marathon. Ce n’est pas à moi de vous dire son chrono, p’t’être qu’un jour il passera par ici ??

Et moi, pour changer un peu, (!!) je pleure. Je craque.
Je suis en colère par rapport à des situations perso, à beaucoup de choses …

Je ne suis pas trop satisfaite de mon chrono mais je m’en fous, je l’ai fait dans la souffrance mais j’y suis arrivée.
Même si c’est mon plus mauvais temps sur marathon, ce n’est pas la fin du monde : je relativise, il y a des choses bien plus graves dans la vie et puis c’est déjà un chrono très satisfaisant.

.... Ma petite Nadiouche, il y a peu de chance que tu me lises ici, mais sache que je t’aime.

En lien, une petite photo du parcours et une petite photo de Barbara, avec la médaille et le sourire quand même ….

http://picasaweb.google.fr/c.isabelle4/Madrid#5467720675326315426

Merci de m'avoir lu. Barbara G.




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