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 Beer
|  Posté : 08-03-2010 21:35
C'est la première fois, ce 6 mars 2010, que je ressens un tel taux de stress avant de partir sur une course. L'an dernier, j'avais tellement souffert sur ce trail que je m'étais jurée de ne plus y participer avant quelques autres années de pratique.
Évidemment, comme j'avais donné mon adresse mail, l'organisateur m'a envoyé un courriel d'inscription, et je me suis laissée tenter pour le circuit de 12 km... jusqu'à ce que ma "copine de trail", Alice, me dise de m'inscrire sur le 22 pour le courir ensemble. Ni une, ni deux, j'envoie un mail aux organisateurs pour qu'ils me changent de circuit, et voilà  .
Je m'entraîne un peu + que d'habitude histoire de mettre moins de 3h et ne plus être dans l'état pathétique qui fût le mien après l'édition 2009.
Le jour J est là . J'emmène Patrick et Gégé, des copains de course, et on essaie d'alléger l'ambiance dans la voiture. Je sens Patrick un peu tendu... c'est que je ne lui ai rien caché des difficultés du parcours. Mais bon, il est militaire de carrière, alors je me doute que ce sera largement à sa portée.
Le RDV du départ est donné à la falaise derrière l'hôtel de ville de Cenon.
On récupère notre tee-shirt technique (le même que l'an dernier mais cette fois en taille S), et je retrouve Alice.
Le départ est donné en bas de la falaise...que nous aurons à grimper par des chemins de terre et gravillons. Je ne vois déjà plus Gégé et Patrick détale loin devant moi. Je reste à hauteur de ma copine. On grimpe, on grimpe, puis on redescend en zigzaguant. J'aime bien et ça se voit: grand sourire sur la photo.
Voilà des petits chemins de terre en côte, Alice accélère. Je la suis mais au bout de 30 mn, je sens que je ne tiendrais pas ce rythme durant les 22 km de ce trail difficile, et je lâche du lest. Je la perd de vue et me retrouve seule dans les collines surplombant la Garonne et la ville de Bordeaux. Sous ce soleil, la vue est magnifique et je me demande d'un coup ce que je fais là . Gros coup de mou. J'ai envie de tout envoyer valser et de rentrer chez moi. Je continue pourtant, vaille que vaille, en suivant les balises et en ronchonnant, et ce, durant 45 mn. 
D'un coup, du bruit derrière: une V2 me rattrape. Elle a l'air sympa et le courant passe entre nous. Elle me dit être la dernière du 22 et alors là , j'ai les boules comme pas possible. Et cela fait 2h que je courre et toujours pas le ravito du 10 km: mais je vais mettre 4 h cette année!!! (En fait, il n'y a pas de ravito au 10ème km).
On avance dans une relative bonne humeur. On descend les cordes, passe les guets, descend sur les fesses lorsque c'est trop abrupte, on grimpe le mur de jardinières d'un centre ville, puis un bénévole nous dit qu'il reste la dernière boucle de 3 km500. Effectivement, on entend la voix du speaker. Ce trail est sadique: on arrive à l'arrivée et on voit tous ceux qui sont arrivés se reposer et se ravitailler. On y parvient: mon mari, exceptionnellement est là et m'encourage. Cela me surprend tellement que je ressens une vague d'énergie. Voilà 2h30 que je suis sur le circuit et mes copains sont déjà arrivés, eux. Encore la dernière boucle. Je traverse le filet en pestant contre une nana empêtrée dedans. Je grimpe cette côte horrible puis trottine. C'est dur, je n'ai plus aucune relance et plus d'eau non plus. Avec ma nouvelle copine, on remonte 6 coureurs qui sont encore + épuisés que nous. Je croise Alice qui est sur le chemin de l'arrivée (elle va mettre 2h47, la veinarde!). Je ne pense plus à rien, mais je sens les nausées qui arrivent. Voilà l'arrivée, dernière grimpette, la V2 me prend la main et on passe cette fichue ligne ensemble: 2h53'38''!!!
Soit 8 mn de moins que l'an passé!!! Je suis agréablement surprise; en pièces détachées mais ravie.
Finalement, je crois que je vais encore m'aligner pour l'édition 2011, je dois être un peu zinzin, ça oui. 
Message édité par : soleia / 10-03-2010 14:24 |
