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177 km Raid du Golfe du Morbihan – Édition du 22, 23 et 24 juin 2012 (version MARC78)
MARC78

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  Posté : 01-07-2012 15:38

Il fallait bien partir le jeudi pour se mettre dans le bain et prendre le temps de voir les ami(e)s bretons !
Voyage sans encombre, agrémenté de quelques gouttes de pluie mais aussi de rideaux de pluie, à ne pas y voir à 1 mètre devant …
Arrivée à Vannes et direction notre ''hôtel'' en forme de diocèse avec ses chambres austères mais suffisantes pour le peu de temps que nous allons y passer. Point positif : le calme qui y règne !



Après installation, direction le port de Vannes pour y retrouver avec grand plaisir Jacky et son amie, pour les ''Monaco'' qui vont bien puis nous allons nous faire une bonne petite crêperie.
Nous nous quittons de bonne heure, car il faut aller se reposer en prévision des 2 longues nuits à venir.

Le jour J est arrivé ! Point de précipitation, nous allons chercher nos dossards sur le coup de 11h00, mais à l'ouverture, donc beaucoup de queue, mais sous le soleil breton, ce qui ne gâche rien ! Juan en profite pour gagner une magnifique paire de bâtons de trail au tirage au sort.
Un petit resto le midi et nous allons nous reposer sous les arbres sur nos duvets, histoire d'ĂŞtre encore plus frais.

Le départ approche, il est prévu à 19h00 … il faut donc se préparer, tenue et sac à dos, puis porter le sac destiné au ravito du km98, à Locmariaquer.
Nous retrouvons sur le port tous nos ami(e)s et nous nous en faisons de nouveaux !! Un après-midi fort sympathique qui nous amène inexorablement vers l'heure fatidique !
Nous sommes sur la place du port, prêts au départ, après un rapide briefing des organisateurs.



La pression monte … 19h00 … PAN c'est parti pour cette 8ème édition, la troisième pour ma part sur le 177km.
Pas question de refaire la même erreur qu'en 2011 et un départ beaucoup trop rapide, là c'est avec un train de sénateur et tranquille que j'aborde la première portion du parcours jusqu'au 1er ravitaillement et pointage du km18,44 à Séné.
Je profite de l'occasion pour me vider les intestins avant d'aborder la nuit ...

Jusque là tout va bien ….

Direction Noyalo … et le km38 pour le 2ème ravito. Les paysages sont toujours aussi magnifiques et les photographes sont déjà à pied d’œuvre pour immortaliser l'évènement. Ce n'est pas moins de 19 photos officielles que j'aurais sur ce raid !
A mi-parcours avant ce ravitaillement, je n'hésite pas à sortir la frontale rapidement, pour ne pas avoir à y revenir. Je coure avec Francine, nous avons décidé de le finir ensemble. Juan est tantôt devant, tantôt derrière, et encore une fois, je lui confirme que le ''Marc'' ne parle pas quand il coure …
Voici le ravito du km38 Ă  Noyalo, la frontale est de rigueur. Je remplis mon camel-back et mes 2 bidons afin d'atteindre sans encombre le prochain grand ravito, au stade de Sarzeau.



Jusque là, tout va bien ….

Nous longeons toujours le bords de mer, il fait nuit et il faut surtout faire attention je mets les pieds, car il y a beaucoup de racine et de cailloux sur le sentier.
Nous courons en majorité, très peu de portions marchés. Le repos d'avant course m'a été profitable, 5 jours sans courir et nuits plutôt longues (pour moi), et là je le sens bien … en 2011 à ce moment de la course, je n'avais déjà qu'une envie : dormir ! Aujourd'hui, pas un bâillement …
A l'approche de Sarzeau, nous prenons un peu d'avance sur Juan.
La salle est en vue, c'est un gros ravitaillement, et je vais en profiter pour manger chaud.
Bip … je rentre dans la salle, un plat de pâtes, du jambon, un riz au lait et un thé chaud au menu !
Juan nous rejoint et nous faisons la connaissance de Joebar, que nous avions entraperçu rapidement au départ de l'Eco-Trail de Paris.



Cette arrêt fait du bien mais au sortir de la salle, la température a changé, il fait frais et nous repartons tous les 3, Francine, Juan et moi en marchant histoire de bien digérer notre festin.
C'est à cette instant qu'un korrigan venu de nul part, à l’insu de mon plein gré, soulève un bord de trottoir à mon passage, et je butte dedans en me rattrapant malgré tout pour éviter la chute. J'en suis quitte pour un tiraillement derrière la cuisse et mal au pouce de mon pied !!
Saleté de bestiole !!!!!

Bon malgré ça, jusque là tout va bien …

La nuit se passe et le jour pointe son nez, Juan a un peu décroché.
Nous sommes à proximité du dernier ravito avant l'embarcadère de Port-Navalo … un bénévole à nous indique prochain ravito dans 8km à Port-Nézé et de ce point nous aurons 9km pour atteindre l’embarcadère. En résumé 17 petits kilomètres avant de prendre notre bateau !
Le temps me semble déjà long pour arriver à ce ravito, nous alternons marche et course, en privilégiant quand même la course, car personnellement, je me sens bien.
Voilà le ravitaillement de Port-Nézé au km78 et … jusque là tout allait bien …
Oui mais voilà, il devait rester 9km pour la croisière … quelle ne fut pas notre surprise lorsque, sur le fronton de la tente nous voyons inscrit : ''Embarcadère : 16,63km'' …



Là pour moi, plus rien ne va … le coup de bambou !!
Je vais traîner le poids de ces 7km moralement supplémentaires, jusqu'à l'embarcadère et trouver le temps très long pour y arriver, je grogne et ronchonne durant ces 16km …

Enfin, Port-Navalo est en vue !! Nous voyons les Zodiacs qui quittent le port, mais je sais qu'avant d'y arriver, il va falloir contourner tout le village pour y arriver à l'opposé. Nous faisons un point d'honneur à y arriver en courant. Bip … la puce pour le décompte du temps de la traversée ...
Embarcadère : km96, j'enfile mon ciré jaune et le gilet de sauvetage et je prends place dans le bateau. Sur le quai Eric, notre ''nouvel'' ami qui s'est présenté à nous à Vannes, nous fait le plaisir d'être là et de nous prendre en photo !



Environ 12mn de traversée, pour arriver au débarcadère, on me débarrasse de l'attirail obligatoire … Bip la puce pour la reprise et c'est parti pour 2km et rejoindre le ravito de Locmariaquer au stade au km98, où m'attend mon sac avec des affaires propres …

Il fait très chaud. Arrivée au stade de Locmariaquer, et récupération du sac, pour ensuite se diriger vers le vestiaire où je me change de la tête au pied.
Fort de ma mauvaise expérience de 2010 avec changement de type de chaussettes et grosses ampoules au pieds, cette année, je … change de chaussettes mais exactement les mêmes. Encore une fois, grosse erreur, celles-ci sont propres et j'aurais du garder les crotteuses !!
Direction la tente où j'avale de la purée et du jambon, et je finis par un tube de crème de marron, petit plaisir personnel.
Francine me rejoint et nous repartons sous le soleil.

Le prochain ravito en eau est à Crac'h, 8km nous en sépare. On coure, on marche … bref on adapte notre progression en fonction de notre état de fatigue.
A 100km et quelques 16h30 de course, mon GPS donne des signes de fatigue, en m'indiquant que la batterie est faible.
Je ne sais d'ailleurs, pas vraiment à quelle heure de la journée ce samedi, je suis … je ne me fis qu'à mon chrono.
106km et 17h12' de course et Paf … le GPS s'éteint. Bon pas grave, j'ai fait partir un chrono depuis le départ … donc pas de panique, j'aurais mon temps jusqu'au bout.
Arrivée au Crac'h, appoint des bidons et du camel-back puis pointage, et c'est reparti pour Auray et le ravito de Saint Goustan.
LĂ  c'est option bitume, et les pieds qui commence Ă  chauffer Ă  cause de ces chaussettes propres.
Je râle et je ronchonne durant les 10km qui nous sépare de ce prochain ravito. Tiens la place du ravito a changé. Il faut passer le joli petit pont (avec arrêt photos) et presque sortir du village pour retrouver de quoi se sustenter.
Je profite de cet arrêt pour aller voir la croix rouge et me faire poser de l'élasto sur mes plantes des pieds échauffées avant la venue des ampoules. Juan nous rejoint mais nous repartirons avant.

Nous attaquons une portion en plein cagnasse, heureusement vite abritée … Encore 10km avant le prochain point d'eau. Les prémisses de la fatigue de la nuit blanche commencent à se faire sentir. Je baille de plus en plus …
Les kilomètres se font de plus en plus longs …
Il est de plus en plus difficile de lever les pieds pour éviter les racines …
C'est clair … je fatigue !!



Point d'eau de Baden … toujours l'appoint de mon camel même pour quelques centilitres … pas question de manquer d'eau. En fait je ne me sers pas de mes 2 bidons, inaccessibles sans enlever mon sac, j'en profite pour remercier Francine et Juan, de me les avoir passé à plusieurs reprises.
C'est le moment de mettre le coupe-vent car le fond de l'air se fait frais et l'horizon s'assombrit.
Je repars toujours avec Francine et Juan qui nous a rejoint. Nous faisons un bout de chemin ensembles. 11Km avant le grand ravito de Lamor-Baden oĂą nous pourrons manger chaud et Ă©ventuellement soigner les bobos.
C'est le moment que Juan choisit pour piquer un sprint et nous mettre un vent ! On se demande avec Francine quelle mouche l'a piqué !?! Encore un coup des Korrigans ?
Il disparaît de notre vue. Nous continuons en alternant course et marche …

De la musique, des hauts parleurs, voilà, c'est là … Lamor-Baden au km138… Pâtes et jambon au menu, un bon thé chaud … nous y retrouvons Juan, déjà là vu son record sur 10km !!
Et c'est reparti …

On décide de s'arrêter pour une quinzaine de minutes sur le bas côtés de la route.
On s'allonge, et là des personnes viennent nous demander des explications sur tous ces coureurs aux dossards de couleurs différentes. Effectivement depuis un moment, les 56km et 86km nous ont rejoints et nous doublent régulièrement en lâchant un ''bravo c'est fantastique'', ''super, félicitations'' auxquels il faut bien sur répondre poliment ''Merci'' !!
C'est là que nous voyons passer Jenifer sur le 56km !! Coucou Jenifer !!

Bon … impossible de dormir, donc nous repartons ...

Le plus dur reste Ă  faire, non pas pour les jambes, car elles vont bien, mais pour la tĂŞte.
J'ai de plus en plus envie de dormir, et comme le dit Francine le meilleur moyen d'oublier le sommeil est de courir. J'ai remis la frontale, car dans les parties sombres en forêt, je risque de ne pas voir les défauts du terrain. Prochain arrêt Arradon – Le Moustoir.

Dur, très dur de garder les yeux ouverts. S'assoir sur un banc et la tête pique en avant …
Et nous sommes dans une partie à dénivelé avec beaucoup de racines et de rochers.
Il faut garder un brin de lucidité pour ne pas se retrouver à plat ventre.
Tours et détours, et ce ''maudit'' ravito qui n'arrive pas. Je me pousse souvent pour laisser passer les trailers du 56km et du 86km.

Au détour d'un chemin, le voilà … Le Moustoir au km153. Francine va essayer de s'allonger quelques minutes, moi je vais en profiter pour me soulager les intestins dans la forêt et dans le noir maintenant.
Je reviens au ravito pour manger quelques morceaux de fromages et des tranches de saucissons puis un bon thé chaud.
Repos sur un banc 5mn et rien ne sert de s'attarder, nous repartons pour 10km et le prochain point d'eau.

Tentative de dormir sur un banc, on s'allonge, et …. Craaaac, Bouuuum, Paaaf … un feu d’artifice démarre juste en face de nous, décidément ce n'est toujours pas le moment de dormir ici … je suis sur que ce sont les Korrigans qui ont fait ce feu …
Bon ben on repart …

J'ai envie de me laisser tomber sur place et dormir au milieu du chemin …
mais il faut avancer, je ne suis plus loin du but et de ma revanche sur 2011.
Courir un peu de temps en temps réveille, mais la tête a du mal à convaincre les jambes du bien-fondé d'accélérer le rythme.

Une bonne partie de route et de bord de mer sur la digue et le sable use encore plus, il faut être vigilant, le sol ou le sable sont bas !
Portion de sable, tiens … je dis tout fort … ''heureusement que la mer n'est pas plus haute de 50cm sinon nous aurions les pieds dans l'eau'' … je ne croyais pas si bien dire, en fait elle descendait, et ceux qui sont passés pas bien longtemps avant, se sont retrouvés avec de l'eau à mi-mollets .. ''Hein Jenifer'' !!!

Un ravito, Arradon – Moréac, à partir de là il reste un tout petit peu plus de 14km pour l'arrivée, ça remet un peu de baume au cœur et d'énergie dans les jambes. Là je ferais avec ce qu'il me reste d'eau. Un sandwich fromage-saucisson et nous voici partis pour cette dernière étape, et pas la plus facile.

La forêt …. partie redoutée pour ses tours, ses détours, de bonnes grimpettes et des problèmes de balisages les années précédentes, mais là pas de problème, nous avons trouvé le pointage, de façon impeccable, et nous pouvons donc entreprendre notre descente sur … Conleau.

Aaaah la presqu’île de Conleau, tout un programme, mais surtout ce sentier dont on n'en voit pas la fin … des frontales à droite, sur la rives en face, dont on ne sait pas si on en vient ou si on y va … de quoi mettre le moral à 0 … et puis toujours cette envie de dormir sous-jacente qui me ferait m'allonger là, au beau milieu de ce chemin et piquer un somme. Il faut puiser très loin au fond de soi-même, et se soutenir mutuellement avec Francine pour avancer.
Enfin nous en sortons, j’aperçois des trailers qui se dirigent vers Vannes.
Nous y voilà, c'est notre tour aussi de nous diriger vers le port …
Et bien non ! Il y a encore un belle boucle à faire (souvenir du marathon de Vannes et du ravito ''huitres'' à cet endroit) et bien sur un pointage, pour ne pas être tenté de couper …

J'avoue que lĂ , il est temps que ce raid touche Ă  sa fin, je suis au bout du rouleau, pas vraiment physiquement, car je suis certain de pouvoir courir, les jambes ne sont pas douloureuses, mais psychologiquement, la tĂŞte ne commande plus les jambes.

Ça y est … direction le port cette fois-ci, on tient le bon bout … mais qu'ils sont longs ces 4km restants …
Port de Vannes … cette année pas question de traverser et d'en faire le tour, nous restons du même côté avec un demi-tour au bout. Nous avons repris la course pour franchir la ligne en courant, Clic-clac photos … arrivée sous quelques applaudissements mais dans un certain anonymat (il est environ 3h30-4h00 du matin), le speaker officiel, étant entrain de discuter.



Voilà c'est fait, j'ai eu ma revanche, et en améliorant mon record de 2010 : 33h15'54'' et une place de 210ème sur 580 partants et 349 arrivants.
Je suis très content de ma course, arrivé avec Francine qui voulait absolument que nous le finissions ensembles, Juan est à 13' devant nous.
Bravo donc à nous 3 !!! Et pour ma part RDV très certainement en 2014 pour la 10ème édition !

Nous avons tous finis avec nos ami(e)s bretons à la pizzéria, pour conclure magnifiquement ce beau week-end ! Grand merci à eux et à tous ceux qui nous ont soutenus par mails, sms ...


La première partie du parcours: http://connect.garmin.com/activity/193733061

L'album avec 167 photos: https://picasaweb.google.com/100911440513722063795/GrandRaidDuMorbihan201202#


10km: 44'23"(2011) - Semi-marathon: 1h40'38"(2011) - Marathon: 3h27'07"(2008) - 6H: 63,936km - 12H: 107,136km - 24H: 189,216km(en 2008 pour les 3) - 100km: 10h33'05"(2009)

Message édité par : MARC78 / 01-07-2012 15:42




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