Index du Forum » » CR de courses natures et trails

Auteur

24 km Trail des Palombières à Le Fleix (24) - Edition du 05/08/2012
riri17

Warning: Missing argument 4 for member_qualif(), called in /home/users4/s/solisa/www/prntopic.php on line 146 and defined in /home/users4/s/solisa/www/functions.php on line 390
7399     
 Beer

  Posté : 05-08-2012 21:23

Ce trail, je ne l'avais pas prévu dans mon programme. Ce dimanche, je me tâtais pour courir comme je l'ai fait plusieurs fois, les 8km des Foulées de Saint - Yzan ou faire un simple footing long, histoire de cumuler des km pour mes objectifs d'automne. Mais entre-temps, l'un des organisateurs est décédé et la course a été annulée... Des amis divers me parlaient alors de ce nouveau trail (2ème édition) à courir absolument... et, évidemment, je me suis laissée tenter!
Deux distances étaient proposées, 10 ou 24km.
J'ai un temps pensé m'aligner sur 10km étant donné ma course de la Bonette le dimanche précédent, mais ma copine Alice m'a titillée pour les 24km, et j'ai répondu: OK!
Alice est une amie de course à pied que j'ai plaisir à retrouver. Bizarrement, je suis devant sur bitume quand elle me sème sur trail!!!
Ce matin, j'espère simplement la suivre... de loin! Il faut dire qu'elle prépare les Templiers!!!!

On prend donc le départ ensemble en faisant l'accordéon puisqu'il y a 1500m de bitume sur lequel je vais prendre les devants. Ce sera l'unique passage où je serais plus rapide qu'elle! Les côtes se suivent et ne se ressemblent pas. Je n'arrive pas à tenir le rythme. Beaucoup de chemins sont en mono-trace et je peine à suivre Alice. Je m'accroche en tentant de profiter du paysage verdoyant de la Dordogne. Nous courons en effet en pleine forêt, là où règnent les chasseurs automne et hiver. Le trail tient son nom des 7 palombières que nous allons croiser, au milieu des arbres. D'ailleursune petite pluie fine tombe mais nous serons protégées par la nature. Beaucoup de côtes et de descentes casse-pattes. Peu de plat où récupérer et je regrette d'avoir eu "les yeux plus gros que le ventre"...

Les 10km sont là, en 1h09 et je sens que ce sera un jour sans jambes. J'ai encore des restes de la Bonette dans les mollets, et bientôt, je serai incapable de courir dans les côtes, tellement ils me donneront l'impression de vouloir éclater sous mes boosters! Je dis à ma copine que je ne suis pas sure d'aller au bout de ces 24km... On traverse de chouettes endroits; dont une rivière à sec!
Puis soudainement, une Ă©chelle en bois se dresse devant moi: il faut s'en servir pour passer par-dessus une clĂ´ture. Pas facile. Alice s'Ă©chappe, et sur le sentier mono-trace qui suit, je n'arriverai plus Ă  revenir sur elle ...

Un coureur me double. Il file, dans un regain d'énergie. Moi, je peine. Impossible de monter une côte au pas de course. Et puis me voilà en pleine pampa de fougères et de pins. Silence... Personne devant ni derrière et plus de balisage aux arbres. Je continue à grimper la côte et crie "il y a quelqu'un?". Pas de réponse. Gros coup de panique. 13km au GPS, donc en plein milieu du parcours. Je reviens sur mes pas. Je tombe sur un coureur en bas, ouffffff!
Il me rassure en trouvant une trace de bombe qui est pour lui l'assurance que nous sommes sur le bon chemin... Mouais... Mais effectivement, il a raison.
Mais ce coup de panique ajouté à la côte grimpée deux fois m'ont mise à plat.
Je me dis qu'au prochain bénévole ou ravito, j'abandonne... Je n'ai aucun peps...

Je sais que le prochain ravito justement sera vers le 16ème-17ème km. Je me dis que je vais aller jusqu'à là. Il y a quand même un petit ravito express vers le 15ème, mais non, je ne m'arrête pas là! Je suis mon coureur-sauveteur de loin. Je passe le temps à pester contre moi-même!

Me voilà à sec maintenant. Je n'en reviens pas d'avoir déjà bu mon litre d'eau!
Je me prends dans la foulée une branche de ronce dans l'oeil, et me retrouve à marcher seule dans la pampa. Je glisse. Voilà une descente bien abrupte, après d'autres, et je ne cherche plus, je m'assois dans la terre et hop, toboggan!
Je suis pleine de terre partout puisque dans certaines côtes bien pentues, je suis quasiment à quatre pattes et aggripée à tout truc naturel capable de me hisser!

Un autre coureur me double en m'encourageant, puis un couple de petits jeunes.
Très vite. De nouveau, je suis seule, mais voilà enfin le ravitaillement du...18ème km. Les bénévoles sont formidables. Alors que je dis que je suis épuisée, ils me disent qu'ils admirent ma volonté de courir ce trail de 24km. L'un d'eux remplit gentiment ma poche à eau et me dit que les 6km restants ne sont rien par rapport à ceux que je viens de courir. Les 2h20 de course sont bien dépassés et je sais que mon objectif de 2h40 est à l'eau.

Je reprends le chemin. Et je sors le porte - bonheur offert par mon fils: non, je ne peux pas abandonner.

Le parcours se fait plus plat et de ce fait, je tiens la course plus longtemps.
20km sonnent à mon GPS. 4km encore... Une bénévole me dit au 21ème que les 3 derniers sont en descente. J'ai du mal à y croire. Pourtant, si tout n'est pas en descente, je reconnais qu'il n'y avait plus de côte. J'ai couru tout le long de ces derniers km, jusqu'à l'arrivée que j'atteins en 2h54'09''.
Je suis KO, les muscles douloureux, tendus à bloc. Sûr qu'il était trop tôt pour courir un tel trail après l'ascension de la Bonette, mais je pense que la leçon va être retenue un petit moment, là!

Le temps de commencer à boire une petite bière bien fraîche, et voilà que j'entends mon nom; je suis 3ème sénior!!! Podium et bouteilles de vin!!!
J'ai bien fait de lutter contre ma vilaine petite voix!


------------------------------------------------------------
Une journée sans foulées est une journée gâchée

Photo 1436.jpg




Cet article provient de passioncourseapied.fr

http://www.passioncourseapied.fr/viewtopic.php?topic=13730&forum=91