melanisse
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 meneur
|  Posté : 26-02-2013 16:35
Première longue course de l'année, avec une prépa menée à terme et une phase relâche...dans les microbes !!
Huit jours avant le départ une belle bronchite asthmatique fait son apparition, et je négocie avec le médecin pour éviter les antibiotiques, d'un autre côté ça traîne mais on évite les effets secondaires des antibios.
Jour J-1: le constat est fait: ça va cailler :), on l'a voulu on l'a eu.
Pour une fois pas d'hésitation entre la tenue courte et la tenue longue, on mettra 3 couches + bonnet et gants.
La forme est moyennement là mais avec l'entrainement, je devrais finir et accumuler du kilomètre pour la suite de l'année.
Jour J: lever à 4h30,un peu plus et je loupais le réveil. Pas de neige en vue, bon, pas d'excuses, il faut y aller :)
Sauf que... je reste bloquée dans les escaliers, prise de douleurs par une contracture au mollet, manquait plus que ça, vaderetros satanas :)
Je stresse tout d'un coup, ce n'est pas 10 bornes mais 52 (bon 54 qu'ils disent sur le site, mais on a signé pour 52 nous ;))
Je masse et re-masse à l'arnica la douleur est là , je suis perplexe, faisons comme si de rien n'était (en théorie ;))
Je prépare le camel, de l'eau uniquement , pas de boisson énergétique mon transit a définitivement fait une croixdessus.
Pour le solide, je me prépare 6 barres diverses de chez GO2 Sport: 1 hyperprotéinée au chocolat, 1 barre salée, 2 pates d'amandes figues/miel et 2 pates de fruit.
Je rajouterai une part de pâte d'amande pure, sait-on jamais, je compte tout de même 6h de route.
5h30: Dom nous rejoint, il sera au départ du 22 kms et nous avons donc décidés de faire la route ensemble.
La route annoncera la couleur: froid et petites averses de neige au programme.
Nous sommes en avance et pourrons ainsi se garer à proximité de l'arrivée et prendre le temps d'un petit-déjeuner avant départ.
Quelques minutes avant le signal de départ, nous retrouvons Anthony et Fabien du SNLS44, ils partent sur une base de 5h30/6h, nous plutôt 6h, bien que Jérôme avance 6h30 (que nenni :( )
De mĂŞme nous retrouverons le temps de quelques minutes Richard, que nous ne reverrons plus jusqu'Ă ... enfin que nous ne reverrons plus ;) Bien trop rapide pour nous :)
Avec JĂ©rĂ´me, il est convenu que nous restions sur le mĂŞme rythme, un rythme cool pour Ă©conomiser le mollet...qui bizarrement (je ne comprendrais jamais mon corps) ne fait plus du tout , mais plus du tout sentir!!
Les kilomètres défilent tranquillement, la première heure n'est pas trop cassante, je ferai mon premier ravito perso avec la barre chocolatée, profitant d'une belle montée que je fais en marchant, elle passe nickel à ce moment de course mais je n'ai pas osé la tester plus tardivement.
Vers le 13 ième km, nous arrivons au premier ravito, tout se passe bien , excepté mon genou gauche qui commence à bien me faire souffrir, je connais cette douleur et je sais qu'un hématome se prépare , cause due essentiellement à l'augmentation de volume depuis peu... (il faudra respecter la phase de repos...)
Nous repartons ensemble avec Jérôme mais petit à petit l'écart se creuse, il joue le touriste à prendre des photos et relâche le rythme dans les parties montées en marchant.
Chacun décide sans se concerter, de vivre sa course à son rythme.
Je joue au yoyo avec mes gants, en fonction du vent, de la neige , de la température, un coup j'ai chaud ,un coup j'ai froid...Ce qui me prendra pas mal d'énergie.
Ce trail porte bien son nom, ses terrains de jeu sont multiples, et nous aurons le droit en prime aux traversées de ruisseaux et aux passages boueux.
Au 27ième km, second ravito, entre temps, j'ai opté pour la barre salée de GO2 qui passe vraiment bien (je prends une option pour celle ci ;), je repars du ravito quand j'aperçois Jérôme , incompréhension (ou pas), je fais demi tour pour que nous puissions repartir ensemble...mais il ne me suit pas (je râle intérieurement ou non) et je continue à mon rythme.
Nous nous verrons de loin un peu plus tard lorsque chacun sera de l'autre côté du lac contourné.
Le 30 ième km arrive et son lot de douleurs avec, mon adducteur gauche se réveille et "braille" à chaque mouvement, je tiens au maximum 5 min en courant et je dois marcher une quinzaine de seconde pour le calmer.
Je continuerai donc ma course à c e rythme et au rythme des chevilles qui en prennent un coup dans chaque descente ou chaque tracé de roue de tracteur( il faut que je pense sérieusement au moyen de consolider mes chevilles sur course)
Les moments de solitude sont fréquents, ça ne me dérange pas, mon esprit vagabonde pour tenter de ne pas me fixer sur la douleur, un ou deux coureurs resterons néanmoins dans une régularité, tantôt me dépassant, tantôt à moi de les dépasser.
On s'encourage mutuellement, echangeant quelques mots pour passer le temps.
Au bout de 4h, j'opte pour une pâte d'amande figues/miel, c'est bien aux figues et même si ça passe, j'aurai préféré un gôut plus fruité, acidulé, madame a des caprices ;)
Le prochain ravito est au 40ième km... en théorie :)
Les kms défilent ,de manière lente, avec l'impression de faire un km à chaque 100 m, tellement mon corps est une plaie, mon planning de course me parait soudain irréel, hallucinant, impossible, le grand raid du morbihan tellement irréalisable.
Je constate que je passe le marathon en 5h et quelques secondes ;) Le plus long marathon que j'ai fait jusqu'Ă ce jour, il me semble...
Enfin le dernier ravito arrive, nous sommes en Trail et quand on vous l'annonce au 40 ieme km il faut en compter 43 ;).
Je remplis ma poche d'eau avant d'avoir hésiter, et une chance, car elle était totalement vide alors qu'il reste encore 11 kms, et oui... le Trail fera bel et bien 54 kms.
Je repars tranquillement, au rythme de mon adducteur, de mon corps douloureux, ne pas trop s'arrĂŞter nous ne pas laisser les muscles durcir.
Mon esprit vagabonde, je vois ce cheval blanc et je me vois très bien monter dessus pour terminer ce Trail...jusqu'à ce que ma raison me rappelle que je suis incapable de monter un cheval , bon, eh bien mes jambes n'ont plus qu'à finir le travail :)
Une petite pensée pour Dom qui doit finir et nous attendre, nous aviosn dit 6h...les minutes défilent...
Une petite faim se présente, oupsss, pas bon ça , je prends une pâte de fruit au résultat rapide bien que (j'ai la poisse) elle est au figues encore :)
Au 50ième km, la féminine devant moi commence à trouver le temps long, nous finissons ensemble les 4 derniers kms avec également son partenaire de course.
Bons moments d'Ă©changes de course Ă pied, de discussions sur l'ultra, de rencontres Ă©pineuses et boueuses :)
La féminine entend le micro du speaker, elle ne me croit pas de suite quand je lui dis qu'il nous reste encore 2 kms alors que l'on voit en face de nous l'arrivée.
Mais tout traileur sait que lorsque l'arrivée est en face, il est toujours plus "sympa" de faire un détour de 2 kms dont une boucle d'1 km sur le site même de l'arrivée, le corps en redemande ;).
Enfin, nous franchissons tous les 3 l'arche d'arrivée en 6h40'38" ,contente d'en finir avec ce corps meurtri.
Je décide d'attendre Jérome..;qui n'arrrive pas,ouffff il finit tout de même par franchir la ligne d'arrivée après que j'ai alerté toute l'organisation :)
Maintenant place au repos...et à la réflexion... |
