Laurentinus
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 gniaqueur
|  Posté : 07-04-2013 20:04
L’enfer de la boulette. Rouvroy sur Audry. Ardennes. 26,65 km et 615 m de d+.
Saviez-vous qu’Arthur Rimbaud est né dans les Ardennes ? Bon, cela remonte à 1854 ! On fêtera d’ailleurs les 160 ans de sa naissance en 2014. On peut même visiter son musée à Charleville Mézières. Une de ses œuvres s’intitule : Une saison en enfer. Il est vrai que nos saisons du moment viennent de l’enfer : froid, pluie et neige se sont régalées dernièrement.
Toutefois, de beaux rayons de soleil, en ce 1er Avril 2013, viennent claquer nos joues et nos cuisses de trailers.
Ce matin, la température avoisine les – 6°c. Heureusement, le retrait des dossards se fait bien au chaud. Je croise quelques amis avant le départ et trois athlètes du club également.
Avec ce temps magnifique, je ne pense pas que la course sera un enfer. Le terrain devrait être bien sec et la course risque de partir rapidement pour que les organismes se réchauffent. L’enfer sera peut-être dans les montées et les longues portions dans les champs. Je ne connais pas le terrain. Je ne connais pas non plus le dénivelé. J’ai juste eu quelques infos d’amis mais rien de bien précis pour visualiser ce que sera ce parcours. Je pars donc dans l’inconnu. C’est aussi çà , le charme d’une course !
C’est vers 9 h que près de 320 coureurs s’élancent pour l’Enfer de la Boulette version 2013. Dés les premiers hectomètres, on est déjà mis au parfum. Une belle côte étire le peloton et je préfère marcher plutôt que de taper dans le dur tout de suite. Nous nous engageons dans une forêt, le bois des vassaux, c’est un terrain très souple et agréable qui tape nos runnings. J’apprécie vraiment ces passages dans les bois car on s’y sent à l’abri.
Ce trail est entrecoupé de passages dans les champs et dans les bois : Le bois Planois et le bois Bossart. C’est agréable de pouvoir courir dans des endroits différents. Le rythme reste le même et j’hésite à accélérer. Je n’ai pas eu de doutes ou de baisse de motivation sur ce parcours mais plus un questionnement quand à ma capacité à accélérer ou pas. J’ai ressenti quelques tiraillements dans les adducteurs vers le 15ème kilomètre. Que faire ? Levé le pied ! Essayer d’accélérer ! Marcher ! J’avançais sur un bon rythme mais en me posant beaucoup trop de questions sur mes capacités.
Paul Verlaine, ami intime d’Arthur Rimbaud, le surnommait « l’homme aux semelles de vent ». Une notion de Liberté ! Et bien, comme Rimbaud, je me suis senti poussé des ailes mais la méconnaissance du terrain et du parcours s’est retourné contre moi. Je finis ce trail heureux et content mais avec un goût d’amertume et une envie d’y retourner l’année prochaine pour faire mieux. Le résultat m’importe peu mais avec du recul, j’ai un goût d’inachevé. Le challenge champ’ardennes continue tout de même avec un prochain rendez-vous à Muizon le 5 mai 2013 et son trail de 38 km.
Verlaine, encore lui, disait de Rimbaud après sa mort : « Son souvenir est un soleil qui flambe en moi et ne veut pas s’éteindre ». Comme tous les trails que je fais, la flamme ne s’éteint jamais. Je prends toujours autant de plaisir et un pied énorme à courir dans la nature. Les blessures se font rares et c’est tant mieux. Je continue ma course !
Pour finir, je m’en vais vous compter ce poème de Rimbaud : Sensation. Mettez-vous dans la peau du trailer et vous verrez qu’il est plein de sens pour nous : les coureurs de la nature !
Sensation
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tĂŞte nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux comme avec une femme.
Arthur Rimbaud Mars 1870.
« Textes et citations repris du livre Arthur Rimbaud. Poésies. Editions Classiques Français. Avril 1993 ».
Laurent.
MBO : Arrivé en 2h39'12'' (21' de moins que prévu) donc 2 + 2 + 27 + 5 + 2 = 38 points.
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