Lorsque le 13 novembre 2012 à 18 h 48, j’ai validé mon inscription pour le marathon de Marseille, j’étais en repos et aux 2/3 de mes séances de kiné pour soigner cette contracture aux ischio-jambiers. Mais la guérison était en bonne voie et la date choisie -24 mars– permettait d’envisager une préparation sereine et suffisante.

En janvier les douleurs sont toujours là pour les 10 km de la Prom’classic que je boucle difficilement à 10 km/h. Tout le mois de janvier, ischios droit et crête iliaque sont sensibles.

Février, les 21 km de la course du soleil sont bouclés avec des douleurs, les 10 miles RnR avec titpus et MARC78 sont courus en serrant les dents. Il y a une semaine, les 24 km de la Riviera classic sont très douloureux.

Si j’ai pu à peu près suivre 4 semaines de mon plan marathon en terme de volume, par contre, toute vitesse est désormais impossible. Je cours entre 8 et 9 km/h maximum.

A l’heure où ici sur PCaP, la majorité des compétiteurs essaient d’améliorer leurs chronos (et c’est légitime !) moi… j’essaie juste de tenir la distance d’un marathon sans avoir mal

Et ce dimanche, alors que je prends l’autoroute à 5 h 30 toute seule, je me remémore tous ces marathons passés (pardon si j'oublie certains d'entre vous !), à Paris avec mes copains de club, à Monaco, à Carqueiranne, à Marseille avec Molihua, à Annecy avec francinedefi, à Lyon avec Axioum et MARC78, au Lubéron, à Reims avec rogers, à Embruns où mon mari m’avait accompagnée en vélo, au Médoc avec tout le groupe PCaP, à Barcelone… en 2005… où les 3 h 58 me semblent avoir été un rêve !

Ce dimanche à Marseille où j’aurais tant besoin d’aide, parce que je sais que mentalement et physiquement ça va être difficile… ce dimanche je suis toute seule.

Il pleuvra tout le temps, mais après tout ce n’est qu’un peu d’eau et ce n’est pas mon premier marathon sous la pluie.

Je table sur 5 heures de course… oh déjà il faut être solide dans sa tête pour « accepter » de courir un marathon sur cette base-là, alors qu’en 2011 à Annecy, le chrono était de 4 h 06 avec Francine !

Je m’enferme dans ma bulle avec mon baladeur (oui, le Play2Run je confirme, il est parfait en course !) et quand le départ est donné, je pars sur une allure de 8,7 km/h.

Il paraît que le parcours a encore changé. En tout cas, c’est ma 3e participation et le départ déjà est différent. Mais pour le reste, je ne sais pas car je n’irai pas au bout de ce marathon…

Au 6e kilomètre, les ischios droits sont déjà trop sensibles et la douleur à la crête iliaque trop présente. Au 8e kilomètre, je sais déjà que faire 42 kilomètres dans ces conditions ne sera pas possible.

Je repense particulièrement à la 2e partie du marathon de Reims où la présence de rogers m’avait aidée à tenir. Sauf que ce 24 mars, je n’ai aucun soutien. Le mental lâche. Et comme le physique m’a lâché depuis longtemps…

Au 10e kilomètre (1 h 10 et 8,72 km/h), la séparation se fait : à gauche les marathoniens continuent. A droite, les semi-marathoniens retournent vers l’arrivée. Le bénévole croit que je me suis trompée mais non, je lui annonce que j’abandonne.

Il va rester 11 km que je décompte dans ma tête. Je marque une pause à tous les ravitaillements (eau et bouts de banane) et puis je repars. Je n’ai qu’une hâte : terminer.

Malgré tout, sans marcher une fois, je boucle ce semi-marathon en 2 h 26, soit 1 h 16 pour les 11 km restants, soit une allure de 8,75 km/h… bah, un negative split qui n’aura rien de mémorable.

Je m’écarte du bénévole qui veut enregistrer mon dossard en signalant que c’est un abandon par rapport au marathon et je récupère la médaille qui est la même que celle des marathoniens. Au moins j’aurai ce souvenir positif-là.

Et puis direction la tente des ostéo pour me faire soigner les blessures les plus vives.

J + 1 évidemment pas de courbatures. A peine les ischios sensibles. Et la crête iliaque est presque non douloureuse. RV mercredi prochain avec les résultats des divers examens que je vais passer cette semaine après mon RV de cet après-midi avec un médecin du sport.

Mais pour les projets de course, je n’en ai quasiment plus sauf UN parce que c’est une promesse : le 50 km de Belvès pour laurent3336. Les miracles n’existent pas. Mais je garde un tout petit espoir de t’accompagner au moins au début ?