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AuteurUn premier Triathlon?
atchoum
19   
 glandeur
 Coureur

atchoum
  Posté : 13-05-2013 13:18

Je me suis mis à la course à pied pour travailler mon endurance et améliorer mes performances en arts martiaux. C'était il y a 6 ans déjà.

Du footing, au 10km, puis au semi-marathon et enfin au marathon par défi : ma belle soeur me l'avait lancé, je ne pouvais pas le refuser.

Avec l'endurance gagnée, j'ai pu travailler à fond mes projections, clés, coups, étranglements sans souffrir sur de longues journées de stage et passer mon grade. J'ai aussi pu transmettre l'envie de gagner de l'endurance aux copains : nous étions donc partis 3 puis 4 puis 5/6 sur des courses nature, des trails de ci de là avec un plaisir partagé évident.

Et puis quand même j'ai lorgné sur le triathlon : "je ne sais pas nager, je n'ai pas de vélo, je suis un coureur médiocre, il me semble que le triathlon est fait pour moi" me suis-je dit l'été dernier. Alors j'ai défié en retour ma belle soeur : un triathlon CD ensemble en 2014.

Lancer un défi est une chose, le tenir en est une autre.
D'abord apprendre à nager : je passe dans un magasin de Trail, j'explique mon problème et on me met en relation avec une triathlète de haute teneur. Elle va m'apprendre à crawler. En deux mois, je passe de zéro à 25mètres...laborieux.
Je m'accroche et je m'inscris à son club qu'elle vient de monter.
Je cours toujours pour le plaisir, deux à trois fois par semaine, un bonheur simple.
Les arts martiaux, 2 à 3 fois par semaine, contrôle et technicité.
La natation une à deux fois par semaine, un calvaire simple.
Le vélo? Ah zut, il faut acheter un vélo!

J'ai mon anniversaire en octobre : je me l'offre! Ouch : 1500€ le vélo route moyen. Ce sera un Cannondale Ca 10 5. C'est tout léger ces trucs, ça a des vitesses sur les poignets de freins et euh, ça crève aussi.
Les sorties vélo sont une découverte pour moi : facile et plaisant. Reposant même.

Le planning du club de triathlon est serré : course, vélo, natation : chaque jour il y a une, deux ou trois activités proposées sur la ville. Je suis incapable de gérer un tel planning alors je me consacre à la natation et un peu à la course à pied. Le vélo on verra, c'est plaisir. Je tiens à rester marié à ma femme plus qu'à mon vélo.

L'hiver se passe et les lignes d'eau aussi : que c'est laborieux... Deux cent mètres d'une traite, quatre cent, huit cent...je n'en peux plus. Le rythme de respiration est difficile à caler pour moi. Je n'ai pas de fatigue physique mais la natation : je n'intègre pas bien la technique. Je lis beaucoup, j'analyse (très bon site http://leplaisirdenager.blogspot.fr ) et le printemps étant là je passe à 3 séances de natation par semaine un mois avant la première épreuve.

Au bout de trois semaines problème : après un travail intensif d'une heure du battement de pied, je sors de la piscine avec une douleur aux deux psoas. Lever les jambes est difficile. Le lendemain je suis bloqué. Je ne peux plus lacer mes chaussures, je monte difficilement les escaliers : dans trois semaines j'ai compétition. Ah ah ah, amertume.

Je me mets au repos complet, anti-inflammatoires, décontractants, antalgiques, un côté se libère, pas l'autre. Une semaine avant le jour J j'annonce au coach que je ne serais surement pas près pour la semaine prochaine, ça me coûte, je suis en rage contre moi-même. Le lendemain je passe une échographie : pas d'inflammation. Je vais voir un copain médecin du sport : crac, il me décoince un peu les lombaires, ça reste douloureux mais je peux désormais lacer mes chaussures, bouger et je fais du vélo le mercredi : 70km tranquille, ça passe. Le lendemain, une demi heure de course à pied, ça passe. Le vendredi repos et le samedi une demi heure de nage en piscine : ça passe aussi. Coach : c'est ok, dimanche je cours mon 1er triathlon à Bordeaux par équipe.

Le samedi c'est les courses en individuelle : je viens encourager les membres de l'équipe et découvrir les lieux. Impressionnant : des machines hors de prix mais aussi des vélos tout pourris, des combinaisons néoprène à trous et des "Orca 3.8 de la mort qui tue la vie", de la frime et de la vraie vie. tout se mèle dans une ambiance bonne enfant. Deux de mes coéquipiers du lendemain sont là pour courir en solo et ma coach aussi court ce samedi soir. Oui : ils sont fous, le lendemain ils recourent, si si.

Je regarde les courses des coéquipiers, la cohue du départ, la masse des nageurs agglutinés les uns sur les autres comme un étal de flétan où chacun cherche l'air et l'eau en glissant les uns sur les autres. De part et d'autre de l'amas quelques individus glissent à gauche et à droite, s'éloignant largement du trajet. La sélection se fait peu à peu : 9 minutes pour 750m pour les premiers, une demi heure pour les derniers. Arrivée au parc à vélo, les gens cherchent à se dépêtrer des combinaisons moulantes pour exhiber un juste au corps parfaitement ridicule caractéristique du triathlon. Ridicule mais pratique, "adapté" dirons nous.

Ma coach finit première féminine en 1h02 : waow. Mes coéquipiers finissent pas mal aussi, mais quelques minutes derrière elle. Impressionnante Ludivine.

Je vais me coucher avec en tête la journée de demain : surtout y aller tranquille, ne pas forcer. C'est mon 1er, je ne suis pas au top avec cette douleur permanente donc je vais faire tranquille.

Dans mes rêves oui. Cette épreuve en équipe c'est un CLM : contre la montre. Ah ah ah, moi qui pensait que mes coéquipiers, usés par leur compétition de la veille allaient lever le pied j'avais bien rêvé oui.

Départs échelonnés toutes les minutes par équipe, nous partons à 14h48. Point positif : pas de cohue initiale à la jetée dans l'eau. L'eau est là, froide, je l'ai goutée à l'échauffement : elle pue et est pleine d'algues vertes collantes, chouette...
Top départ on avance sous les encouragements des autres membres du club, plouf et c'est parti pour le grand slalom. Oui, la veille je me gaussais de ceux qui slalomaient, aujourd'hui c'est moi qui le fait. Un coup trop à droite, puis trop à gauche, puis trop à droite. Loïc derrière moi me pousse par le talon pour m'aider et me remettre dans l'axe. Je n'y vois pas grand chose en fait : elles semblaient visibles les bouées de la côte mais là, moins. Galère, je m'essouffle un peu trop. "ralenti" me disent mes coéquipiers. "Pourquoi? je vais trop vite? Vous arrivez pas à suivre?" je me fais sourire moi-même : ils sont devants mais me voient galéjer un peu. Quelques brasses, je vois où je suis, quelques longueurs de crawl, je me relève : trop à gauche, je brasse dans le bon axe, recrawl : trop à droite. Pff, laborieux. "Vise les fanions rouge Philippe, entre les bouées jaune". De mes lunettes embuées, j'aperçois les fanions. Je me lance pour une accélération dans l'axe en crawl : c'est parti! Oups, quand je relève la tête je suis parti beaucoup beaucoup trop à gauche. Grrr, je rebrasse, je recrawl un peu, je regarde, je recrawl, Loïc est là derrière et m'encourage autant qu'il me relance via le talon. Je surfe! Bon, c'est pas glorieux tout ça hein mais j'arrive, ouf.

Course sur le sable, ça monte, je reprends mon souffle. Loïc me dégrafe le dos de ma combi et me dit "enlève déjà le haut". Je m'exécute en courant et j'exhibe fièrement notre trifonction moulante rose fuschia et bleu roi. Arrivé sur l'aire de transition je finis d'enlever la combinaison (pas facile), je prends mon porte dossard que je mets dans le dos, casque, lunettes, chaussures de vélo autobloquante sans chaussettes pour le 1ere fois aussi, et je rejoins les coéquipiers qui m'ont déjà largué. Quel boulet.

C'est parti pour le vélo. Emmanuel démarre lentement, je suis dans la roue de l'autre Philippe et Loïc fait des aller-retour, il nous demande de ralentir pour attendre Emmanuel. Le vélo c'est bien, grisé par le vent, dans la roue et l'aspiration de l'autre Philippe, je suis bien tranquille à l'abris. Emmanuel suit derrière, Loïc fait des aller-retour. Une équipe se traîne un peu devant nous, nous la doublons. Elle est vexée et tente de nous doubler laborieusement. Les arbitres arrivent en moto : carton noir. Il n'y a pas 35mètres entre vous et ceux de devant disent-ils. Ben évidemment, ils viennent juste de nous doubler et ils ralentissent depuis! Loïc discute avec l'arbitre qui ne veut pas se dédire : il va aller voir l'autre équipe. Ils n'ont pas eu de pénalité eux... L'injustice de l'arbitrage est toujours difficile à vivre. Nous ralentissons donc pour laisser les autres prendre de la distance et nous les "collons" à 35 mètres. Plus tard nous les doublons à nouveau et finirons devant eux. C'est fini, la promenade en vélo s'achève et j'ai juste un peu mal au dos. Cool, il n'y a plus qu'à courir 5km : facile!.

Arrivé en zone de transition je raccroche mon vélo (euh, dans quel sens?), mets mes running sans chaussettes et rejoins les autres (mais que je suis lent...). On est partis! Mais pour dix mètres. Emmanuel a son lacet défait, si si. Je récupère, tranquille. Check up : le dos moyen, les cuisses un peu lourdes, sinon ça va. Emmanuel nous rattrape et lance un bon train : fichtre, c'est un gros coureur le bonhomme. Il est lancé avec l'autre Philippe et je me retrouve encore à faire le boulet, les mollets crament doucement et à l'autre extrémité de la chaîne musculaire je sens le psoas qui spasme un peu. Je lève le pied : pas possible, Loïc veille au grain et me cale sa main sur les lombes pour m'obliger à tenir le rythme. Il a raison, les autres se brident déjà, je dois suivre. Première boucle quasiment finie, nous faisons les 300 mètres de pénalité gentiment administrés par l'arbitre, plus que 2500m : que c'est long ces derniers mètres. Loïc s'essoufle à force de m'encourager et de me pousser vers l'avant. On arrive, la ligne d'arrivée est là : tous les 4 cri Loïc à Emmanuel et l'autre Philippe, ils m'attendent, Loïc me pousse devant et nous franchissons cette fichue ligne ensemble.

Ouf. Un peu moins d'une heure dix sept pour ces 750 mètres de nage, 20km de vélo et 5km TROIS CENT de course à pied. Content d'y être arrivé et bien conscient que je dois ce score à mes camarades de course si acharnés à me faire arriver avec eux coûte que coûte.

Deux de mes camarades avaient faits la même course hier : c'est des malades ces gens Ils l'avaient fait la semaine dernière et le refont la semaine prochaine : ben voyons! Moi ce sera dans un mois : distance Olympique cette fois! Y a plus qu'à apprendre à nager, vraiment, et à récupérer ce foutu psoas.

  Profil  
soleia
47539       
 Ã©claireur
 Coureuse

soleia
  Posté : 13-05-2013 19:21

Très sympa ce récit, assez haletant en fait !
J'ai bien aimé, vraiment !
Mais vraiment pas décidée, par contre, à en faire autant

Bravo pour avoir relevé le défi

  Profil  
atchoum
19   
 glandeur
 Coureur

atchoum
  Posté : 14-05-2013 09:58

Merci soleia Je me suis bien amusé en fait et c'est l'essentiel.

Maintenant j'analyse et je vois que sur les temps :
  • la natation m'a fait perdre 6 minutes sur le temps moyen : j'ai méchamment plombé le groupe mais ils ne m'en veulent pas, ouf . Je ne peux faire que mieux.

  • que en fait en vélo, sans forcer, on se débrouille mieux que la moyenne (avec 33,5km/h), là on a une belle marge de progression aussi je pense.

  • mais qu'en course à pied nous sommes en dessous de la moyenne du lot avec 13,6 km/h de moyenne sur 5km… Et là, je crains que ce ne soit une limite difficile à améliorer pour moi.


On verra dans un mois et demi pour la distance Olympique en Vendée et en attendant, ce midi c'est piscine!



Message édité par : soleia / 14-05-2013 13:59


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