Ma 3e course depuis le début de l’année, après un 10 km en mode accompagnatrice rapide pour titpus et un 11,2 km nature il y a deux semaines.

Sur mon chemin « post-blessure », ce semi représentait une montagne pour moi : allais-je pouvoir gérer la distance sans douleur ? Mon plus long entraînement ces dernières semaines n’avait pas dépassé 15,4 km…

Officiellement, mon objectif est donc de finir sans douleur, sans nouvelle blessure.

Officieusement, en discutant vendredi avec lolorunning pendant la séance de fractionnés où nous avons tourné entre 10,3 et 10,6 km/h, j’émets des doutes sur ma capacité à tenir 10 km/h. Je penche plutôt entre 9 et 10 km/h donc entre 2 h 06 et 2 h 20.

Dimanche, j’arrive sur les lieux relativement en avance, un peu avant 9 h pour un départ à 9 h 45. Hélas la route du bord de mer est déjà fermée et je gare ma voiture assez loin. Clairement, l’échauffement démarre de suite … 3 km à 9,7 km/h… première fois que je me serai échauffée aussi longtemps !

Il reste 30’ pour récupérer mon dossard, déposer mon sac à la consigne, faire un tour aux toilettes et je croise Francky06 qui vient d’en finir avec le 10 km (parti à 9 h) et ravi de son chrono. Je n’ai pas réussi à voir mon frère dans tout ce monde.

Comme d’habitude, je suis dans le fond du peloton, écouteurs déjà sur les oreilles, branchée sur Virgin Radio parce que je sais que leur programmation musicale est juste bien adaptée à mon allure.

Le parcours se fait entièrement en bord de mer, une boucle de 10 km en aller-retour sur la croisette qu’il faudra faire 2 fois.

Bien décidée à ne pas m’empoisonner la vie avec mon allure, j’essaie de me fier aux sensations plutôt et je ne regarde ma montre qu’un long moment après. Surprise : je suis au-dessus de 10 km/h (10,1 – 10,2 km/h). Que faire : je ralentis en prévision ou je tiens l’allure aussi longtemps que je peux … Je choisis la 2e solution qui me permettra de voir mes limites.

L’avantage de ce parcours c’est qu’il permet de se croiser plusieurs fois… et puis moi, je ne déteste pas tourner en rond. Alors ça me permet de voir passer les premiers puis tous les petits groupes, et parmi eux, un collègue de maths, mon frère, diverses connaissances dans le peloton des anonymes qui s’étire.

Un coup d’œil de temps en temps me confirme que mon allure moyenne est toujours au-dessus de 10 km/h.

Ravitaillement au 6e km (eau et bout de banane), épongeages nombreux (il fait chaud), on passe devant le Carlton, on revient.

2e surprise : au panneau 10 km, ma montre marque 1 h et à peine quelques secondes, et les jambes sont toujours bien.

C’est donc reparti pour un second tour : je remonte tout doucement de quelques places, tranquillement. Sur cette seconde boucle, peu me doubleront ! A nouveau je vois passer les très très rapides, puis les rapides, puis les moins rapides (et moi je suis… après !)

Premier signe de moins bien à partir de 13 km… mais très vite je comprends que c’est le vent qui s’est levé qui me coupe dans mon élan, alors je baisse mon allure… mais je me suis piquée à mon propre jeu : du coup, je guette la barre moyenne de 10 km/h, en espérant ne pas passer dessous.

On repasse devant le Palais des Festivals, 15e km… un peu plus loin il y a l’hôtel Majestic Barrière et je vois Francky06 qui m’encourage et je lui dis que ça commence à être dur, alors il redouble d’encouragements pour moi. Ca commence à cogiter dans ma tête : il reste 5 km, si ma vitesse décline jusqu’à 9 km/h, ça donne quoi comme chrono final ?

Avec le recul, je me rends compte que dans ma tête, il n’y avait que cette idée de chrono et rien concernant la douleur et pour moi, c’est le signe (positif !!!) qu’enfin, mentalement, je ne me mets plus de garde-fou puisque le physique suit.

Le ravitaillement est là : je croque un demi-sucre et jette le demi restant et je bois l’équivalent d’un gobelet. Ma vitesse moyenne est toujours au-dessus de 10 km/h mais de très peu : 10,05 km/h… Je me concentre sur la musique, sur les mouvements de mes bras pour les forcer à compenser le mouvement de mes jambes qui faiblissent.

Et puis… je sens que mes jambes sont toutes neuves : le sucre est passé rapidement dans le sang et me voici à quasiment 12 km/h. Pour un coup de fouet, c’est un coup de fouet !

Je suis regonflée à bloc et je double sans y croire moi-même, un coureur et encore un, encore un, tout un petit groupe, je remonte et je remonte encore !!! Tout ce que j’espère maintenant c’est que le coup de fouet agisse jusqu’au bout. Maintenant, il ne reste plus que 2 km et puis plus qu’un seul. Cette fois, je surveille ma montre, j’y crois, j’y crois de toutes mes forces, le palais des festivals est en vue, on m’encourage sur le bord de la route, y’a le tapis rouge qui est déroulé, je rattrape même et dépasse un dernier coureur juste avant de franchir la ligne : hourra 2 h 06’38’’. Je les tiens mes 10 km/h sur semi !!!!!!!!!!!!!!!!

Oh, certes, je suis loin de mon 1 h 50 de 2005. Mais petit à petit, la confiance revient et avec elle, le champs des possibles s’élargit !

Tout à l’heure, je rajouterai juste une photo, la seule que j’ai… en espérant en avoir une ou deux de molihua qui m’a photographiée vers le 10e km !