Je l'avoue tout net : ce dimanche, je serais bien restée sous la couette !
La météo est exécrable et les prévisions pour la journée sont encore pire

Et puis je pense à ceux qui aimeraient être en forme pour courir...
Et ce semi doit me servir de test avant le marathon d'Ajaccio !
Je n'hésite plus !

Sur place, il fait froid, il vente, il pleut fort... L'échauffement se fera à l'abri, dans l'espace couvert du retrait des dossards. Mais il faut bien aller dehors à un moment donné...

A petites foulées, on rejoint la ligne de départ située à 500 m environ.
Entre le semi, le 10 km sur lequel court Petitrenardbleu et le 5 km, le peloton est bien fourni. Des courageux qui sont bien équipés car la pluie tombe en continu.

Je suis contrariée : la batterie de mon Gps est faible, je n'ai pas couru depuis 9 jours et elle a eu le temps de se décharger... Elle ne tiendra pas l'intégralité de la course

Ma stratégie est de partir sur les bases de 2 h, soit une allure de 10,5 km/h qui est l'allure visée pour le marathon.

Mais le départ commence mal : au coup de pistolet, on commence tout doucement à avancer et j'attends le doigt sur le bouton start que l'on passe l'arche de départ...
Sauf qu'il n'y a pas d'arche et que j'ai déjà parcouru 500 m avant de m'en rendre compte
Bon, heureusement que les kilométrages sont ensuite très bien indiqués, mais il faudra penser à rajouter 2'30 ? 3' ?

Après quelques kilomètres communs, le peloton se scinde en deux et les coureurs du semi partent en direction de l'Aéroport, puis du bord de mer et l'Ayguade. Dit comme cela, cela n'évoque rien pour qui n'est pas du coin. En fait, cela veut dire plusieurs kilomètres de ligne droite complètement dégagée avec le vent de face

Comme fait exprès, la pluie redouble sur cette partie-là. J'essaie de me rapprocher d'un petit groupe pour m'abriter un peu des bourrasques mais les coureurs sont plutôt isolés. Malgré le corsaire et la casquette, l'eau ruisselle sur mes lunettes que je finis par mettre dans ma poche.

L'allure jusque-là régulière faiblit au rythme des rafales. Mais je parviens à remonter tout aussi régulièrement des coureurs. Je ne m'arrête pas au ravitaillement du 5ème km et, à celui du 10e, j'attrape juste une petite bouteille. Pas très soif, pas faim du tout. S'il n'y avait pas cette météo, je dirais que je suis très bien.

Au 10e km, il est aussi temps de faire le point sur mon allure. Avec la correction du départ, il me semble que cela fait 1 heure que je cours.
J'ai envie d'accélérer et d'oublier la montre laquelle, de toutes les façons, va bientôt s'arrêter. Passé le 13e km, c'est chose faite. Je n'ai plus qu'à courir aux sensations

Je me mets donc en mode "chasseur", à savoir : repérer une féminine et la rattraper, la dépasser puis repérer la suivante, etc.

Cette tactique parfaitement rodée va fonctionner parfaitement. J'en oublie la pluie et le vent, juste je savoure le plaisir de voir mes jambes encaisser les accélérations

A partir du 15e kilomètre, je passe en mode "tantra" : je répète dans ma tête les kilométrages restants en boucle.
Et à partir de là, les kilomètres défilent à toute allure.
Au panneau du 20e, je m'exclame à haute voix : "déjà ?"
On repasse par l'avenue du départ, je repère une dernière "victime", puis une autre, encore une autre. L'obéissance de mes jambes est grisante, l'arrivée est toute proche, un dernier virage et j'arrive juste derrière deux féminines.
Sans repère de temps, je leur demande leur chrono : 2 h 01.
Calcul rapide : avec les 10 premiers kilomètres en 60' environ, cela donne les 11 suivants dans le même temps
Un beau négative split
Ah, je suis ravie

Ce lundi, j'ai récupéré mon chrono officiel : 2 h 01' et 41´´
Plutôt au 4/5e des arrivants, au 2/3 dans ma catégorie et à la moitié des filles.
Mais le classement était sans importance : j'ai bien géré mon semi et je suis contente de moi

Bon dans trois semaines, le Gps sera rechargé à 100 % et l'allure plus sage