Posté : 01-05-2011 22:11
Version pinpin :
Morbleu... Qu’est ce que je fais ici, en pleine nuit, 22 h et des manants autour de moi... Tous frappés de la même malédiction… Qui font de nous... "les allumés à la frontale" ici pour conjurer le mauvais sortilège qui s’abat sur nous...
Pour cela, nous devons cheminer sur ce rocher, peut être affronter le dragon qui doit se cacher dans les entrailles d’une grotte ? Ou curieusement se demander dans quel siècle nous sommes ? Car devant moi, un homme en armure, tel un chevalier, est armé d’une épée ? Non mais d’un téléphone et adresse un message à sa tendre demoiselle avec un portable au doux bruit d’un groupe électrogène ?? (c’est quand même moins dangereux qu’un parchemin enroulé autour d’une flèche... Pauvres fesses pour celui qui le réceptionnera).
Houlà , soit j’ai abusé du rhum, ou alors je viens d’échouer dans le dernier film de Spielberg ? A moins que tout cela soit le fruit de mon imagination délirante ?
Euh, pour le rhum, ça va, la bouteille est bien là dans le sac, mais pas encore ouverte…
Mon dernier passage devant la caméra remonte à Thalassa…
Un peu de fatigue, oui, sûrement mais pas encore trop de fièvre pourtant…
Bon, ben alors… Reste plus qu’à suivre la procession de ces « lucioles » sur ces sentiers, chemins qui bordaient parfois un cours d’eau où des grenouilles, crapauds attendaient qu’on veuille bien les embrasser afin qu’ils se transforment en beaux princes, princesses (désolé les filles, William vient de se marier).
Tout cela sous un ciel étoilé… Bercés par le chant des oiseaux que nous devions réveiller avec ce passage d’environ 1 500 personnes dans la nuit… Ces papotages, ces lumières qui clignotent dans la nuit… Ou encore ce lieu magique de rendez-vous pour festoyer près du petit lac où une lumière psychédélique planait au dessus des flots en attendant une horde de teuffeurs.
Bref, pas vraiment discrets ces pèlerins !!!
Au final, pas de dragon, ni de plainte pour zoophilie envers les crapauds… Une jolie balade qui nous a un peu égarés dans le temps au fil de ces 14 km, un bon moment avec zebra, Petitrenarbleu, soleia qu’on retrouvera au final ; prolongé par ce verre de rhum qu’on goûtera quand même (avec modération m’sieur le gendarme) et un morceau de gâteau...
Reste plus qu’à rentrer, dormir un peu et au réveil, ouvrir les yeux sur ce 01 mai 2011
et profiter du soleil de cette belle journée dans le Sud.
Version zebra :
Une belle balade en perspective que cette rando « sauvée des eaux » par titpus qui nous transmet ses places… merci à toi, titpus ! une première pour moi que cette rando de nuit à la lumière de la frontale…
Le départ est mal parti, nous loupons la route avec pinpin…
Demi-tour, une demie heure de perdue mais ça ira… nous avions de l’avance !
Nous arrivons enfin sur place et récupérons nos dossards avant de retrouver Petitrenardbleu « pamela » qui nous remet nos lucioles, petite étoile lumineuse clignotante ainsi que des petites lampes à led, cadeau aux participants.
22 h, le départ est donné !
C’est lent… la petite rando de 6 km part en même temps et il y a pas mal de parents avec des enfants… la longue de 20 km aussi !
Ça fait beaucoup de monde !
Nous traversons Roquebrune sur Argens, que je découvre, c’est typique, très joli, j’aime les vieilles pierres ! une belle place où un petit restaurant tranquille a étalé sa terrasse… un couple assis là pour souper, au calme, pensant passer là une soirée paisible et discrète… agrémentée du passage de 1500 randonneurs lachés en trois vagues implacables… les pôvres !
Puis nous attaquons la partie nature.
L’humeur est bonne enfant, les premiers kilomètres sympas et après la bifurcation de la petite rando, les choses se corsent… le terrain est plus raide, plus technique.
Un groupe de jeunes derrière nous est goguenard, jusqu’au moment où une des filles pense avoir marché déjà 10 km… mais je m’en mêle… mon gps annonce juste 5 km pour 1 h 22 min… la pauvre déprime grave !
On continue toutefois sur de bonnes bases, mais les sentiers sont étroits.
Je me sens bien, ça me plaît beaucoup cette rando un peu hallucinante où se mêlent les trilles joyeuses des rossignols, le chant des crapauds, les tirades des médiévaux en costumes. Des pieds de lavande, de thym et de cystes ainsi que l’odeur des sous-bois humides parfument les airs…
Quelques passages mouillés, il fait doux, un petit vent nous rafraichit par moments et c’est très agréable. J’ai bien envie quelques fois de me mettre à courir doucement mais on n’est pas là pour ça ! Le lac approche, illuminé par des jeux de lumières au laser, le ravitaillement est là , mais on ne traine pas, il reste de la route…
Le chemin est plus praticable, plus large, nous marchons plus vite à partir de là et nous acheminons vers la dernière bifurcation qui laisse à notre gauche le 20 km… nous longeons un cours d’eau, il fait plus frais et plus humide.
Au détour du chemin surgit soudain une tente illuminée où un groupe de chanteurs folkloriques provençal pousse la chansonnette, au pied des ruines d’un aqueduc ancien. C’est vraiment beau.
La dernière montée s’amorce, suivie ensuite de l’entrée en ville où soleia, transie à force de nous attendre, nous rejoint.
Nous arrivons en 3 h 35 min. Petit verre de l’amitié, pinpin avait une bouteille de ti punch et du cake à la banane dans son sac à dos, titrenard ne l’avait pas cru… et pourtant !
Et puis c’est le retour… il me reste 3 h à dormir avant d’aller bosser… et la matinée de travail a été nerveusement éprouvante pour maintes raisons… dur retour à la réalité après cette nuit d’enchantement !
Merci à Petitrenardbleu et pinpin de m’avoir accompagnée dans cette épopée… merci à soleia de nous avoir attendus (elle n’avait pas les clefs de la voiture, elle ne pouvait pas fuir… ), merci à titpus pour ses places, merci à tous les organisateurs pour cette superbe nuit !
Version Petitrenardbleu :
… Je m’agrippe à mon chevalier servant… Sire Philippe amortit comme il peut mais avec son grand cœur de Lion les dérapages de l’une de ses gentes dames dans de furieuses descentes dont on ne voit même plus le fond…
Faut dire que la nuit est profonde sur notre Rocher méridional, à l’avant-veille de la pleine lune…
Je suis angoissée de ces descentes par chemins escarpés, caillouteux, ou sableux, ou mouilleux (…)…
Ma frontale s’est éteinte 2 fois (tu vois soleia… je t’ai harcelée pour savoir quelles piles il fallait… je savais bien… ) mais la 2e fois, plus de piles (8 au total quand même hein !!!) !!! J’ai donc fini dans le halo des lumières de mes deux compagnons… enfin… quand ils ne regardaient pas en l’air, les arbres, les tites fleurs du maquis…
Parce qu’alors… ben le ti renard, l’était forcément plongé dans le noir absolu !!!
Ca grimpe dur, et puis ça redescend aussi sec vers d’improbables gués où coulent des petits torrents au milieu de pierres… très glissantes !!! tiens pardi !!!
Alors après, ça fait schplouf-schplouf dans les runnings… Un régal !!!
De temps en temps la cordée s’inquiète : « t’es toujours là Hélène ? » … zebra se retourne… ne me voit plus mais m’entend : « oui-oui !! là , en-bas » !!! ….. au fond de l’ornière !!!... « Ca va ? » oui-oui, tout va bien … Pffffffffff….. Mais qu’est-ce que je fais là ???
C’était même pas une descente !!..... gronf…
Et puis Sire Philippe tente de me rassurer, moi accrochée à lui et lui broyant la main : « tu sais, je me casse tout le temps la figure dans les trails et les descentes…… Donc si tu me vois partir (…) ben tu me lâches très vite !!! » .... Ou bien, des conseils pour surmonter mon angoisse des descentes : « tu fermes les yeux et tu laisses ton corps trouver tout seul son centre de gravité » …………. Fermer les yeux… alors que de toute façon on voit rien, mais rien de rien !!! regronf…
Et puis… et puis il y a l’arrivée sur le lac… une véritable aurore boréale nous coupe le souffle… déjà qu’il n’y en avait plus (…). Un paysage somptueux, dans la brume, sous un ciel où toutes les constellations scintillaient, oui pinpin, on était dans un autre monde, un autre temps, ailleurs, tout simplement ailleurs…
Des hommes en cotte de maille, des croix templières, des hallebardes, des chants médiévaux, et puis les grenouilles, dans un concert indescriptible, des dizaines de rossignols, partout, modulant à l’infini, accompagnant l’immense cordée de 1800 lucioles sur 14,5 km de chemins fous, où même un chien portait une luciole à son collier…
Pardon soleia, de t’avoir laissée ainsi attendre dans le froid…
Merci gente zebra, et Sire pinpin… c’était pas plus simple de laisser le rhum et le gâteau dans la voiture ?... J’ai adoré le kangourou et… la danse du croupion… mais ceci est une autre histoire…
C’était une randonnée sur un Rocher du Sud, par une nuit profonde sous la voûte céleste étoilée…
![](https://lh3.googleusercontent.com/_kyPQVtxd6EY/Tb2D5XOMmCI/AAAAAAAAAh4/k8DqaWPdZN8/s512/IMG_2261.JPG)
Message édité par : soleia / 01-05-2011 22:26 |